INTERMISSION

mercredi 24 septembre 2008

CHANTIER POUR REMISE A NIVEAU DE LA LANGUE FRANCAISE EN ENTREPRISE
par Denis Protéor

INTRODUCTION
Cette méthode est destinée aux adultes en situation professionnelle. Elle est complémentaire à un savoir déjà acquis. Les outils de travail visant une remise en forme des acquis de la langue française ont été mis en place dans un soucis d'être utiles à chacun pouvant trouver un épanouissement au sein de l'entreprise. Il est aussi possible de les décliner en fonction de certains métiers sous la forme de versions modifiées.
Nous proposerons plutôt, pour atteindre une efficacité de longue durée, de réenclencher par des procédés pratiques (débats, exercices, rédactions, critiques) le besoin de rester en relation profonde avec la langue qui nous a vus grandir pour une personnalité et un métier.
Déroulement d'une intervention et
outils originaux de la méthode
DEBAT : permet une première approche en vue d'une évaluation, certes, mais surtout de la prise de parole et de l'expression orale liée au sens critique, de plus le débat inaugure et lance une session
FLUX ET COURANT : c'est la référence et le fil rouge du débat et se présente comme un dialogue écrit qui peut être dit et réenclenchant une discussion
MATERIELS : textes littéraires, films, images, poèmes, publications diverses, connections internet
EXERCICES : un ensemble d'exercices qui alimentent toutes les parties de la session
DICTEE : courte par principe, elle permet de se retrouver seul face au texte, véritable situation de la personne qui écrit
REALISATION PERSONNELLE D'UN DOCUMENT : extrait de scénario, versification, extrait d'article de journaux, plusieurs formes d'écritures
RAPPELS : La priorité de ces rappels de règles, difficultés, particularités reste que celles-ci sont liées à des domaines vivants, la musique, l'architecture, le calcul, le voyage dans la chronologie, le ton. En effet une langue n'est pas un objet séparé comme un nuage qui serait isolé du ciel. Elle vient d'actions d'ample envergure, puise dans le mouvement, la construction, la destruction, la subtilité. Pour cette raison elle est attachée aussi à l'instinct. En effet lorsque nous prononçons de travers un mot mal connu, cela sonne faux, ce n'est pas la bonne mélodie ni la construction adéquate, nous le sentons comme si nous possédions un fond commun de notre langue. Les rappels d'orthographe, grammaire, vocabulaire sont les mécanismes d'une horloge qui
pour nous donner l'heure exacte doivent être respectés pendant que la mécanique ne peut pas ignorer notre horloge interne. De même le narcissisme de l'entreprise travaille pour nous faire douter de la confiance en soi mais, malgré la sape, ce phénomène ne peut pas durer. Car sans confiance en soi pas de libre arbitre. Et le libre arbitre est un volcan en activité ou en sommeil. Oui, une bonne orthographe va aussi loin que cela. Ecouter une musique choisie, dessiner les plans d'une maison vue en rêve, remettre les chiffres à leur place, manier le ton comme un acteur (répondre en doucement à un interlocuteur qui hurle) ont pour une de leurs origines une construction saine du langage avec les efforts qu'il nécessite au quotidien (aujourd'hui on peut parler de résistance !). Entre deux cadres, l'un très compétent et communiquant médiocre, l'autre moyennement compétent et excellent communiquant, c'est le second qui sera apprécié. Parce que le second aura fait la distinction entre la fonction et la personne, choisissant de miser d'abord sur la personne qui s'accompagne d'une fonction ou d'une pratique (le premier misant sur une fonction éventuellement représentée par une personne nommée en langage de management « moyen »). Or, il est vrai que l'entreprise narcissique ne veut pas entendre parler de la distinction entre la personne et la fonction. Sachez pourtant qu'une telle entreprise infatuée d'elle-même ne parvient plus à se pencher pour regarder ses orteils, quant à les toucher cela lui est impossible. Elle ne contrôle que ceux qui parlent son langage. Et le langage de l'entreprise narcissique n'est pas du tout la langue.
Nous distinguerons 2 niveaux basés sur l'évaluation des acquis selon l'expérience et non pas un passé scolaire. La lecture et le changement de situation d'un adulte salarié changent les acquis. On peut avoir interrompu ses études en seconde puis s'être mis à lire beaucoup, enrichissant sa mémoire culturelle. De plus les enfants donnent la réalité de la langue. Les parents suivent l'école de leurs enfants.
Nonobstant pour les deux niveaux il se trouve une orientation différente. Pour le niveau 1, les cours sont enracinés dans un vigilance du sens critique vis-à-vis de l'écrit publié et diffusé (de la fiche de fabrication à l'article de journaliste en passant par le slogan par exemple). Pour le niveau 2, les cours sont axés sur les rapports entre l'écrit et l'image (l'écriture du film, de la bande-dessinée, de la publicité, etc.). Pour les enfants le sens de la contradiction prépare celui de la critique. Ils doivent
repérer et trouver leur place. Non un emplacement de parking mais un territoire qu'ils auront défini pour croître selon les convictions qu'ils se forgent. Et le travail du forgeron enfantin reste sûrement l'un des plus ardus qui soit. Il faut manier un élément dont la dureté contrarie totalement ce que l'on apprend de la chair, rassembler ses forces, les distribuer en temps et en heure, choisir l'outil autant dire le geste, insister, tenir, revenir, savoir se reposer ou s'économiser, continuer, souffrir (parce que l'on sait pourquoi on souffre) et réussir, comme a chanté Johnny Lee Hooker « It served me right to suffer », ça m'a bien servi de souffrir. Car la langue conduit au sens. Vous voulez apprendre à bien écrire et lire parce que vous voulez connaître le sens de ce qui vous est dit et de ce que vous lisez. Et le temps d'écriture et de lecture est long ! Il est omniprésent. J'ajouterais que l'écriture et la lecture sont des organes comme les yeux, le foie, le cœur. Et je ne parle que de la position de récepteur. Quand vous devenez l'émetteur, vous avez déjà soumis votre être à une confrontation, à l'extérieur, à un monde. Entre l'extérieur et votre être il y a le sens critique dont le rôle n'est pas de contredire systématiquement, de prendre le contre-pied d'une manière maniaque mais d'analyser. L'analyse se compare à la fouille, l'enquête. Il faut chercher sans complexe. Le sens appartient à tous, surtout lorsqu'il est caché. Et les étapes qui mènent à lui sont d'une grande saveur. Elles nous font traverser des contrées connues et inconnues dont les dimensions changent selon notre appréciation, selon les souvenirs ramenés à la surface, les acquis de nouveau questionnés, les livres consultés, les avis demandés, les premières conclusions nées
des premiers indices trouvés, les vérifications (il ne se trouve pas de juge plus sévère que soi-même). Dans une entreprise l'investigation est cloitrée dans les protocoles ou modes opératoires, elle n'invente rien. Seulement aucune investigation ne ressemble à une autre. Il est faux de prétendre que les marchés se ressemblent, qu'un client veut ce qu'un autre client désire (malgré l'uniformité globale) sinon il serait facile de vendre des chaudières sous les tropiques. Il convient donc d'inventer, d'improviser, d'affronter la nouveauté et de respirer librement comme la langue qui sans cesse accepte des néologismes, les trie, les use, les répand, les fait vieillir, les conserve ou les met au rencard. L'entreprise narcissique veut des exécutants pas des critiques. Elle se trompe puisqu'elle réclame la loyauté de ses employés. Et la loyauté n'est pas une fonction, elle fait partie de la personne. La personne loyale est critique.
Pour le niveau 2, l'accent porte sur les rapports entre l'écrit et l'image. Je n'ai pas voulu léser le niveau 1 de cette approche (certains cours sont communs aux deux niveaux, le journalisme par exemple) mais il m'a semblé que chronologiquement j'allais m'adresser à un public qui a connu l'état de salarié moins longtemps puisqu'il provient d'une scolarité plus longue. Donc que ce public du niveau 2 avait été plus frappé par la rupture incarné par Internet. Et comme on le sait, sur Internet on avale des images. Et le paradoxe auquel le public du niveau 2 fut soumis demeure toujours le suivant : bien que Internet soit à outrance illustratif il n'en reste par moins né et nourri du verbe. Par conséquent ce cher public du niveau 2 doit faire un choix difficile entre le plaisir des images et l'effort des mots. Les adolescents ont supprimé ce choix. Ils ont transformé les mots en images (le mot tag
désigne aussi le graffiti-signature dont la lecture est partagée avec des initiés, si présent dans le métro et la rue) et c'est logique puisqu'ils sont nés avec Internet et la chose informatique (plus la console, le mobile et la pornographie).
EVALUATION
Il ne faut en rien que l'évaluation ait un air de conspiration qui délivrera une sanction signifiant à quel niveau tel élève se trouvera assigné. Les techniques de formation pour ne pas vieillir sur souche doivent demeurées sensibles et le montrer. A mon avis l'évaluation peut être expliquée et intégrée dans un cours. De plus en langue seul reste compétent face à des interrogations techniques l'arbitre des règles c'est-à-dire le dictionnaire.
Où se situe l'adulte salarié en entreprise selon ses acquis de la langue française :
-confusions grammaticales, orthographe anarchique, syntaxe redondante ?
-bases orthographiques et grammaticales hésitantes ?
-bases acquises mais soumises à des confusions ?
Comment répondre :
- RACONTER dans un TEXTE court un rêve, un projet, un souvenir, etc. que le participant ECHANGERA avec le texte d'un autre. Et l'un comme l'autre, ils LIRONT à haute voix ce qui se dit ailleurs.
- la REDACTION de ce texte est libre. Le langage donne autant qu'il reçoit. Selon les connaissances en orthographe et syntaxe il est possible de situer qui aura besoin d'un renforcement ou d'une simple remise à niveau.
Rappels et musique :
MOTS HOMOPHONES = MEME SON MAIS ORTHOGRAPHE DIFFERENTE
Les mots homophones ne sont pas des curiosités. Ils puisent dans la source de la prononciation, à l'époque où les mots se formaient à partir du souffle, l'esprit expulsant des cris puis des chants et enfin des articulations. Regardons par exemple des homophonies de l'anglais au français : chair (chaise) et chair, pet (animal familier) et pet, et même knife (couteau) et canif. Ils nous ramènent à une matière brute dont sont issues les langages où les tribus et les nations ont puisé d'après des mouvements et des trajectoires auxquels il est salutaire de rendre justice.
la faim et la fin
un point et un poing
un chant et un champ
un cou et un coup
un port et un porc
une reine (féminin) et un renne (masculin)
dans (conjonction) et une dent
laid (adjectif) et le lait
CONJUGAISON ET ARCHITECTURE :
Chaque verbe a son radical et sa terminaison et son infinitif. Le radical, cette partie immuable du verbe,garantit à celui-ci toutes sortes de transformation selon les conjugaisons. Le radical est le véhicule qui voyage dans le temps chronologique.
acheter (infinitif)
achet (radical, la partie du verbe qui ne change pas)
acheta (3e personne du singulier du passé simple de l'indicatif, terminaison A)
_______________________________________________________________
L'évaluation continue avec une dictée courte d'où il faudra dégager les mots-clefs. Car écrire ce qui est dit doit s'accompagner de la compréhension de ce qui a été dit.
Exercice 1 :
Ecrire cinq phrases à la forme interrogative à tous les temps.
EXEMPLE :
Suis-je ici ? Est-il l'heure de partir ? Est-ce que vous irez prendre l'avion ? Avait-il
tort ? Prendrez-vous ce risque ?
Exercice 2 :
Ecrire cinq phrases à la forme négative seulement au passé.
EXEMPLE :
Vous n'aviez pas le choix. Ils n'ont pas eu de la chance. Les chevaux ne passèrent pas le gué. Les ballons ne s'étaient pas dégonflés. Les affaires ne se sont pas bien présentées.
Exercice 3 :
Ecrire cinq phrases à la forme affirmative au futur.
EXEMPLE :
Ce terrain vaudra de l'or dans dix ans. Les mouettes s'envoleront vers la haute mer. Quel gâchis ce sera quand la forêt disparaîtra ! Les secours viendront à la nuit tombante. On ira tous au paradis.
RAPPELS ET ARCHITECTURE : L'ACCORD DU PARTICIPE PASSE
Cet accord est vraiment architectural parce qu'il ne lâche pas la main du participe aussi loin que celui-ci se situe dans la phrase. Dans une lecture c'est une balise.
-Le participe passé s'accorde avec le sujet de l'auxiliaire ETRE
Nous sommes partis
-Le participe passé ne s'accorde pas avec le sujet de l'auxiliaire AVOIR
Nous avons mangé
-Le participe passé SANS AVOIR NI ETRE et placé DEVANT le nom est invariable
Vu les affaires en cours
Excepté les animaux rares
Y compris les biens immobiliers
-MAIS aujourd'hui dans certaines formules le participe passé sans avoir ni être et placé devant le nom s'accorde
Veuillez trouver ci-jointe l'échéance du mois courant
-Le verbe S'ARROGER est l'exception et son participe passé ne s'accorde pas avec le verbe être
Les reines se sont arrogé des privilèges
-Pour les verbes précédés de SE (dits pronominaux) c'est le complément d'objet direct (COD qui peut se remplacer par QUOI ou QUI) qui détermine l'accord
Ils SE sont rabattuS se est COD de RABATTUS et il est placé avant le participe : ACCORD
Les marins SE sont acheté un navire
Les marins ont acheté A QUI ? À euxse n'est pas COD, c'est le navire qui est COD : PAS D'ACCORD
C'est une star que les producteurs se sont payée
Les producteurs ont payé A QUI ? A euxse n'est pas COD ; les producteurs ont payé QUOI ? La star est le COD (féminin singulier)
D'UNE MANIERE GENERALE C'EST SOUVENT LE COMPLEMENT D'OBJET DIRECT QUI DONNE L'ACCORD AVEC LE PARTICIPE PASSE.
Les centaines de morts que cette guerre a provoqué : PAS D'ACCORD parce qu'il est possible de dire « COMBIEN de morts a provoqué cette guerre ? » et non « Cette guerre a provoqué QUOI ? »
MAIS
Les morts que cette guerre a provoquéS.
LES MOTS CLEFS ET LES TAGS
On donne au cours la direction simple et primordiale des mots clefs qui sont les chandelles allumées d'un texte puis des tags qui sont celles des moteurs de recherches.
Un mot clef peut être un verbe, un sujet, un adjectif, un nom, un adverbe, etc.
Sa caractéristique est son importance primordiale pour le sens et le ton de la phrase. Il est aussi, mieux qu'une construction technique (grammaire, syntaxe, etc.), le véritable appui d'un sens critique par rapport au texte.
Exemple à partir d'une première dictée :
« Quand je sortis de la City, aux environs de trois heures par cet après-midi de mai, j'étais passablement dégoûté de la vie. J'étais en Angleterre depuis trois mois, et j'en avais déjà par-dessus la tête. Quiconque me l'eût prédit, un an auparavant, je n'aurais pas manqué de lui rire au nez, et pourtant le fait était là. » (John Buchan, Les 39 marches).
MOTS CLEFS :
DEGOUT – VIE – PREDIRE – RIRE
parce qu'ils donnent toutes les directions de la situation. Le personnage est las mais la vie lui réserve une surprise et même va lui jouer un tour qui l'aurait fait rire en un autre temps.
Les mots clefs sont à l'écrit les équivalents des accents toniques du parler. La grammaire donne une chronologie aux mots clés, l'orthographe un habit, la syntaxe le mouvement. Et chronologie, identité, mouvement sont la charpente où les mots se posent. Tel mot placé avant celui-là et le sens est changé.
« Petit Pierre poussa la porte du jardin pour aller dans les grands près verts. » situe Petit Pierre à la place principale du récit. « La porte du jardin fut poussé par Petit Pierre » situe l'action au-dessus du personnage.
« Porte » et « grands » sont les mot-clés parce qu'ils définissent l'espace à découvrir comme une conquête que Petit Pierre s'apprête à accomplir. Ils sont l'habit de la phrase. Son identité. En l'occurrence cette phrase se résume en un mot « aventure ».
Exercice 1 :
Donner une liste de mots qui doivent s'insérer dans une phrase ou deux à écrire tels des mots clefs.
Exemple :
coup
vite
rapide
aller
vendre
croire
choisir
rentrer
acheter
regarder
heure
nuit
dormir
préparer
« Dormir me rappelle que la nuit je crois aux rêves. Je dors et suis plus rapide que l'heure. »
Lectures et commentaires.
Exemple :
Dans la première phrase c'est un verbe à l'infinitif (DORMIR) qui est le sujet. L'infinitif neutralise les formes du verbe et celui devient un nom. Donc propre à être utilisé en sujet qui, lui, donne la forme conjugué à son verbe (RAPPELLE). Il faut aussi noter QUE (ici pronom relatif -et non interrogatif puisqu'il n'introduit pas une question) présent pour annoncer la subordonnée relative LA NUIT JE CROIS AUX REVES. Dans la deuxième phrase le sujet JE n'est pas répété parce que ET (conjonction de coordination) rend inutile sa répétition. QUE, cette fois, va de paire avec PLUS en une locution pronominale de quantité.
Exercice 2 :
Le TAG est l'équivalent sur internet du mot clé en littérature. Voici un texte que vous voulez diffuser sur le réseau, dressez sa liste de tags qui le placeront dans le référencement des moteurs de recherches :
En traversant l'antichambre, le commissaire de police fit un signe à deux gendarmes, lesquels se placèrent l'un à droite l'autre à gauche de Dantès ; on ouvrit une porte qui communiquait de l'appartement du procureur du roi au palais de justice, on suivit quelque temps un de ces grands corridors sombres qui font frissonner ceux là qui y passent, quand même ils n'ont aucun motif de frissonner. De même que l'appartement de Villefort communiquait au palais de justice, le palais de justice communiquant à la prison, sombre monument accolé au palais et que regarde curieusement, de toutes ses ouvertures béantes, le clocher des Accoules qui se dresse devant lui. Après nombre de détours dans le corridor qu'il suivait, Dantès vit s'ouvrir une porte avec un guichet de fer ; le commissaire de police frappa, avec un marteau de fer, trois coups qui retentirent, pour Dantès, comme s'ils étaient frappés sur son coeur ; la porte s'ouvrit, les deux gendarmes poussèrent légèrement leur prisonnier, qui hésitait encore. Dantès franchit le seuil redoutable, et la porte se referma
bruyamment derrière lui. Il respirait un autre air, un air méphitique et lourd : il était en prison. On le conduisit dans une chambre assez propre, mais grillée et verrouillée ; il en résulta que l'aspect de sa demeure ne lui donna point trop de crainte : d'ailleurs, les paroles du substitut du procureur du roi, prononcées avec une voix qui avait paru à Dantès si pleine d'intérêt, résonnaient à son oreille comme une douce promesse d'espérance. Il était déjà quatre heures lorsque Dantès avait été conduit dans sa chambre. On était, comme nous l'avons dit, au 1er mars ; le prisonnier se trouva donc bientôt dans la nuit. Alors, le sens de l'ouïe s'augmenta chez lui du sens de la vue qui venait de s'éteindre : au moindre bruit qui pénétrait jusqu'à lui, convaincu qu'on venait le mettre en liberté, il se levait vivement et faisait un pas vers la porte ; mais bientôt le bruit s'en allait mourant dans une autre direction, et Dantès retombait sur son escabeau.
(« Le Comte de Monte-Cristo », Alexandre Dumas, extrait)
EXEMPLES :
antichambre
police
commissaire de police
gendarmes
alexandre dumas
Monte-Cristo
roman...
Exercice 3 :
Reprenez votre liste de tags et classez-les selon plusieurs rubriques. Chacune devra indiquer dans quelles directions vous voulez que l'internaute trouve votre texte dans les moteurs de recherches.
Exemple:
Vous voulez que l'internaute trouve votre texte par le tag « littérature » plutôt que « antichambre ». Votre rubrique est donc « littérature » et vos tags sont
« Alexandre Dumas »
« roman »
« Monte-Cristo »
Rappels et architecture :
Arithmétique s'associe avec architecture, et les nombres confèrent la croissance non dans une accumulation mais dans une combinaison.
LA PHRASE = SUJET + VERBE + COMPLEMENTS + PONCTUATION
La phrase est un tout qui peut certes prendre diverses formes mais les 4 éléments cités ci-dessus reviennent souvent dans la rédaction.
EXEMPLE :
Ils dansent lentement ce soir. (S+V+C+P)
Ce soir danse lente. (C+S+P)
Lentement dansent-ils ce soir (C+V+S+C+P)
CONJUGAISON ET VOYAGE DANS LA CHRONOLOGIE :
LE PRESENT DES VERBES EN -IER, -UER, -OUER
j'oubliE
tu oubliES
il/elle oubliE
nous oubliONS
vous oubliEZ
ils/elles oubliENT
NIVEAU 1
Dans l'entreprise, la communication, la lecture et l'écriture passent de plus en plus par Internet. L'employé a une place. L'écran a sa place. La relation directe d'une personne à l'autre s'est transformée, et même a beaucoup diminué au profit d'un état de la chose informatique. C'est une règle. Le salarié obéissant aux règles, doit donc obéissance à la chose informatique. Un emploi compte une compétence, un caractère, un clavier et un écran. Mais lorsqu'on regarde cet écran, on voit des mots. Et les mots n'apparaissent pas, ils sont écrits et les les textes sont rédigés. Les cours du formateur, les modes opératoires, les émissions de télévision, les informations sont rédigés.
INTERNET EST UNE QUESTION DE VERBE
DEBAT :
Internet est une question de verbe.
FLUX ET COURANT :
Les différences entre.
Lire sur un écran.
Est-ce la même attention.
La même lecture que le livre.
Internet est bavard.Contraint d'en passer par beaucoup de précisions.Sous peine de ne pas aller au-delà de la vitesse de consultation.
Inventée par le clic.
Le verbe survient-t-il le temps d'un clic.Est-il le même que dans un livre.La comparaison est-elle obligée.Internet n'est pas un livre.Pourtant tout en imitant le livre.D'ailleurs qui écrit internet.
On a entendu parler de petites mains anonymes.Car il faut que ces lignes s'écrivent.
Les moteurs de recherche ne se font pas seuls.
A quel degré cela est lu.C'est autre chose.Mais l'importance est là.A tel point que le blog a une activité séparée.Il peut être entièrement textuel.Cela n'a pas échappé à la persistance du journal de bord.Comme il existe des galeries de photos dites « 365 ».Une photographie par jour.Exercice réel.
Cependant une facilité se fait ressentir.
L'image n'arrête pas la vision.L'écrit demande une pause.
Ce que internet montre n'est pas écrit dans le réseau.Ce qui est écrit dans internet n'est pas montré dans le réseau.L'intégrité visuel de l'écrit demeure.
Même si dans le réseau peuvent apparaître des langages spécifiques.Petits mots entre internautes et bloggers.
Ils ont du mal.
Avec l'allure d'un code.N'inventant que peu.
Surajoutant.
Internet reste face au verbe.
Et le verbe l'englobe.
Le réseau considéré comme l'une de ses péripéties.
La lettre tue mais l'esprit vivifie, dit-on de La Loi.Et des textes de La Loi.Le Livre tuera l'édifice, a-t-on dit du Livre.
Mais internet ne peut pas, puisque constitué de la matière du Livre, le Verbe, tuer le Livre.
Exercice 1 :
Créer un code de site de rencontre. Ecrire une phrase clé valable pour toute rencontre.
Rappel et calcul :
En mathématiques, pour donner une réponse à un problème on ne se contente pas des données chiffrées, il faut aussi utiliser la rédaction.
L'ADVERBE DE QUANTITE S'ACCORDE AVEC LE VERBE QUAND IL EST SUJET :
Beaucoup ont pris le train.
Peu de couleurs apparaît sur la toile.
Exercice 2 :
La lettre tue mais l'esprit vivifie. Il s'agit donc des textes de la Loi qui doivent être soumis aux confrontations de l'esprit qui critique, adapte, humanise, qui divise en questions (illimitées) et en problèmes (limités). L'esprit peut-il « vivifier » internet ? Internet peut en effet donner une impression de modernisation permanente. Mises à jour, nouveaux outils, etc. Mais n'est-ce pas plutôt internet qui est encore trop jeune pour être vivifier ? Pourtant c'est inéluctable internet trouvera sa conclusion car c'est un système. Comment imaginez-vous la conclusion du réseau ? Quelles formes cela prendra-t-il ? Trouver les mots-clefs d'une telle situation.
Exercice 3 :
Le Livre tuera l'édifice. Oui, le livre a mis fin à beaucoup d'édifices. Des écrits ont inspirés des révolutions qui ont détruit des systèmes. Vous écrivez quotidiennement le réseau. Mails, blogs et sites sont de votre cru. L'Industrie bien sûr vous dispute la place. Mais l'espace virtuel semble sans fin. Comme disait Alfred Hitchcock « Tant que c'est dans la tête, autant être à la fête. » Et la question est là. Les cinéastes l'ont répété. Tout commence dans l'esprit et tout finit par lui. Imaginez la fin d'Internet.
LES LIVRES
DEBAT :
Acheter des livres.
FLUX ET COURANT :
L'auteur préfère considérer son texte en dehors de l'entreprise du livre
en dehors d'une industrie à laquelle il est lié
s'il considère son texte comme objet produit par une industrie
il finit par se demander s'il n'écrit pas uniquement pour la dite industrie
et cela est nocif
nocif même pour le lecteur
d'ailleurs l'auteur se demande aussi s'il écrit pour un autre lecteur que lui-même
mihi ipsi scripsi, disaient les anciens, j'ai écrit pour moi-même
en effet l'écriture est avant tout affaire personnelle
affaire d'éclaircissement personnel
je veux voir clair à travers mon organisation des mots
je veux parler une langue qui m'explique le vivant dans tous ses états
en dehors de cadres qui sont identiques pour tous, auteur et lecteur confondus
l'auteur ne peut pas être confondu avec le lecteur
le lecteur a soif, l'auteur distille l'eau de liberté des êtres souterrains
ces êtres souterrains qui jettent leur existence dans l'intangible et l'invisible
ils croient à une activité des choses qui ne se voit pas selon une semaine ou un salaire
ils ont leur propre entreprise et son économie est à risque
elle repose sur la capacité d'un seul à créer une vision qui apporte un nouvel élément à l'existence
l'acte d'acheter un livre n'est donc pas anodin.
Introduction :
- Qui les achète dans la famille ? Et pourquoi ? Comment se porte le choix ?
Où ? Dans quelle librairie ? Sur internet ? Au hasard ?
Recevoir ou donner un livre
Relancer :
Lisez-vous les critiques ou pas ?
Les livres, une fois diffusés peuvent avoir droit à une critique qui, de toutes les façons, répercute leur identification (titre, éditeur, auteur). En sachant qu'un critique n'est en définitive qu'une seule opinion, faut-il aller plus loin en se faisant soi-même son idée ?
Achetez-vous un livre intuitivement ?
Cherchez-vous longtemps un livre ?
Les librairies sont toujours astreintes à l'actualité mais le métier de libraire est aussi celui d'un conseiller. Internet se veut comme le répertoire mondial des livres. Comment faire son chemin à travers des millions de références ?
- Vous repérerez-vous selon un auteur ?
Aimez-vous découvrir un texte ?
Les sites marchands proposant des livres supposent que vous avez déjà une idée assez précise sur ce que vous voulez lire.
Qu'est-ce que le prix unique du livre ?
Rubriques à consulter d'urgence sur Internet :
DIRECTION DU LIVRE: Le prix du livre, mode d'emploi
Loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre · Décret d'application n° ... La loi sur le prix du livre ne fixe pas le niveau du prix des livres ...www.culture.gouv.fr/culture/dll/prix-livre/intro.htm
Qu'est-ce qu'un livre ?Les supports multimédia contenant un "livre" Le livre est-il un "produit" comme les autres ? La loi sur le prix du livre ne fixe pas le niveau du prix des livres Pourquoi une loi sur le prix du livre ? Les conséquences d’un abandon du prix unique du livre À la concurrence par le prix se substitue une concurrence par la qualité du service Qu'en est-il chez nos voisins européens ?
Le prix d'un livre
Ce sont les services de l'Administration centrale, Direction du livre et de la lecture qui fixent le prix du livre.
NOTA BENE :
Le livre de texte ne contient que des mots.
Le livre d'art mélange les mots et les illustrations.
Le guide pratique est considéré comme un livre illustré.
Le livre pour enfant est assujetti à une réglementation particulière appelée « publications destinées à la jeunesse ».
Les coulisses :
la fabrication (regroupe la maison d'édition, le directeur de fabrication, le directeur éditorial, le lecteur-correcteur, le maquettiste, l'imprimeur, le diffuseur)
le droit d'auteur (l'argent qui est versé à l'auteur en fonction des ventes de son livre se calcule sur un pourcentage, environ 8% du prix de vente, tous les ans)
le pourcentage de l'éditeur (est variable selon les frais d'édition et de diffusion, de plus les éditeurs sont souvent associés à des diffuseurs qui ont aussi leur pourcentage)
Rappel et musique :
La musique continue, la respiration continue.
AUTRES HOMOPHONIES
a et à
a du verbe avoir et à préposition de lieu
ou et où
ou pour « ou bien » et où pour « où ça ? »
et , est
et pour « avec, aussi » , est du verbe être
ont et on
ont de « ils ont » et on « on en parle »
c'est, s'est
c'est une morsure
il s'est mordu
sont et son
ils sont
son manteau
CONJUGAISON ET ARCHITECTURE :
La conjugaison construit la maison de la chronologie, celle où entrer veut dire passer, sortir signifie finir. Passer pour laisser, finir pour passer. Laisser passer.
L'IMPARFAIT en -CER et -GER
je plaçais
nous placions
je mangeais
nous mangions
Donc -ç- pour les trois personnes du singulier et la 3e personne du pluriel
-ge- pour les trois personnes du singulier et la 3e personne du pluriel.
Exercice 1 :
Jeu de rôle.
Dans une librairie, vous êtes avec un ami qui hésite sur le choix entre deux livres, un roman policier et un histoire sentimentale. Vous lui proposez un troisième livre : un livre sur la peinture.
Exercice 2 :
Jeu de rôle.
Vous êtes un éditeur. Vous voulez publier un auteur débutant. Le texte vous plaît mais l'auteur n'est pas connu. Vous expliquez à l'auteur que vous allez prendre un risque en le publiant. Lui, il est certain d'avoir écrit le livre de l'année. Discussion sur le pourcentage du droit d'auteur.
Exercice 3 :
Jeu de rôle.
Vous êtes un libraire. Vous voulez convaincre un de vos clients que le livre qu'il s'apprête à vous acheter ne lui convient ou ne lui plaira pas. Vous faites cela en sachant quels livres il vous a déjà acheté.
LE SENS PROPRE ET LE SENS FIGURE
La dominance visuelle semble reléguer les mots au second rang d'un langage contemporain. Cependant, Internet n'existerait pas sans les mots. Il faut toujours lire Internet. Même si le volume scriptural diminue au profit des images. On regarde
d'abord, on lit ensuite. Sauf dans un cas : le silence. Une image qui ne dit rien. Des mots qui gardent leur secret.
EXERCICE 1 :
Décrire par écrit une image choisie. Cette image peut être mentale (un souvenir, un rêve) ou une photographie.
EXEMPLE :
Sa grande joie était de descendre dans le vallon, de gagner Jutigny, un village planté au pied des collines, un petit tas de maisonnettes coiffées de bonnets de chaume parsemés de touffes de joubarbe et de bouquets de mousse. Il se couchait dans la prairie, à l'ombre des hautes meules, écoutant le bruit sourd des moulins à eau, humant le souffle frais de la Voulzie. Parfois, il poussait jusqu'aux tourbières, jusqu'au hameau vert et noir de Longueville, ou bien il grimpait sur les côtes balayées par le vent et d'où l'étendue était immense. Là, il avait d'un côté, sous lui, la vallée de la Seine, fuyant à perte de vue et se confondant avec le bleu du ciel fermé au loin; de l'autre, tout en haut, à l'horizon, les églises et la tour de Provins qui semblaient trembler, au soleil, dans la pulvérulence dorée de l'air.
(J.-K. Huysmans, A Rebours)
Débat :
Le silence ?
FLUX ET COURANT :
Qu'est-ce que le silence.
Il faut s'éloigner.Assez loin. Oublier le ton familier et les cris.Et les chansons de la radio.Et les sourires de l'affiche publicitaire.Et les jeux télévisés. Et leurs applaudissements qui se déclenchent selon des signaux écrits.
Et les scénario des chauffeurs de salles.S'éloigner encore du courrier qui fait montre d'autorité.Où il n'y a pas lieu.Est-ce le sommeil.
Celui qui dure. Sans interruption.Et au cœur de la nuit se réveiller peut faire découvrir une ville parfaitement silencieuse.
Toute action éteinte.
Un mouvement lent.Un mouvement arrêté.On n'appelle plus.On ne dit mot.La respiration est à soi.
Les messages sont inutiles. L'esprit pourtant au repos pense à des phrases qui s'écrivent.Elles ont leur temps.On n'approche un être que si on y voit un roman.
L'approcher pour le découper est une erreur.
C'est certain.
Les collègues sont des romans.
Retenir seulement leur sourire ramènerait à des publicités.Les e-mails donnent l'impression d'être cinglants.
Le minimum n'est pas le silence.Le silence n'est pas le sommeil.
De toutes façons quand on doit l'ouvrir, il faut le faire.C'est un principe.
Dire son mot.Ne pas en dire trop sans savoir pourquoi.
Si la vérité blesse, le mensonge tue.
Le courage dans le silence pour préserver les enfants par sa position.Les enfants ne se taisent pas.
Ils ne savent pas dirent. Encore moins écrire.Et leur seuil de vigilance par rapport à la douleur et à la gêne est bas.
Ils ne doivent encore pas grand'chose à des tiers.L'obéissance reste une difficulté.
Ils sont à la maison et à l'école. Ils écrivent des romans mais surtout ils les racontent.Si bien.
Et pères et mères cherchent à les intégrer dans une activité journalière d'espoir fondu dans la routine.Confusion des genres. Un roman extrapole toujours donc ne peut s'en tenir à des cadres pré-réglés.Il soupçonne sans arrêt un monde secret.
Ne serait-ce que celui, surévalué, des sentiments.
Les enfants donnent des leçons d'écriture.
Ils ne répondent pas à toutes les questions.C'est déjà la majorité.
Ils ne sont jamais absents.
Pères et mères sont attachés à eux.
Ils le leur disent de temps à autre. Ou bien est-ce rester salarié pourquoi.
Dans le silence une force.
Force du silence. Loin d'une absence de parole.
Comme un romancier qui ne dit pas tout.Qui ne doit pas tout dire.
Le secret fait partie intégrante du roman. D'ailleurs il n'est question que de lui dans un roman.
Il est la majorité silencieuse dans l'écrit.
Parce que l'écrit est la parole envoyée sans un visage défini.Qu'il faut recomposer. D'ailleurs si besoin est.
Comment dire ce que je ne dis pas. Le non-dit.
L'écrire. Selon les mots que j'entends. Que je me suis entendu dire.
Dans un silence qui est apparu soudain.
Ce fut une impression de silence.
Ce silence qui auparavant résister à l'écriture.
Donne maintenant l'impact visuel de l'écriture.
Le silence visible.
EXERCICE 2 :
Jeu de rôles. Vous essayerez de vous comprendre avec des gestes et sans dire un mot.
Dictée :
« En même temps que les arts, la pensée s'émancipe de tous côtés. Les hérésiarques du moyen-âge avaient déjà fait de larges entailles au catholicisme. Le seizième siècle brise l'unité religieuse. Avant l'imprimerie, la réforme n'eût été qu'un schisme, l'imprimerie la fait révolution. Otez la presse, l'hérésie est énervée. Que ce soit fatal ou providentiel, Gutenberg est le précurseur de Luther. »
(Victor Hugo, Notre-Dame de Paris)
EXERCICE 3 :
Correction
dégager les mots-clés
Réécrire en changeant la chronologie des phrases.
EXERCICE 4 :
LE SENS PROPRE, LE SENS FIGURE, L' ALLEGORIE, LE SYMBOLE, LA METAPHORE, LA PERIPHRASE
LE SENS PROPRE est la définition littérale d'un mot
Blanc (la couleur)
rouge (la couleur)
LE SENS FIGURE est une image inspirée par un mot, ou une figure qui détourne le sens propre
Blanc comme un linge
Rouge de confusion
Avoir un chat dans la gorge
Avoir une humeur de chien
L'ALLEGORIE exprime une idée par une image ou plus exactement par un discours imagé
La bougie allumée qui fond rappelle la durée de l'existence, etc.
LE SYMBOLE c'est tout (en général un dessin mais aussi un lieu, un objet, un être humain) ce qui peut représenter une idée, l'image devient un signe
Ghandi était le symbole de la paix
Le château de Versailles est le symbole du Roi-Soleil
LA METAPHORE est une comparaison imagée, quoique la métaphore fut rangé par Voltaire dans les passions, alors que la comparaison se plaçait dans l'esprit
Amour feu de paille
LA PERIPHRASE est une amplification esthétique d'un mot en plusieurs
La bannière de ralliement d'une nation pour le drapeau
Choisissez dix mots. Intégrez-les dans des phrases qui dégagent leur sens propre et leur sens figuré.
RAPPEL ET ARCHITECTURE :
Se souvenir qu'une difficulté en langue française peut avoir été fixée dans une règle mais qu'elle peut aussi être laissée à une appréciation littéraire ou comme disait Victor Hugo « J'écris ad sensum (selon le sens que je veux donner à ma phrase, selon mes nuances). »
EXEMPLE : EN
Le pronom EN exprime le lieu (en ces murs), la provenance ( équivalent à DE CECI, DE LUI, etc.) et ne s'accorde pas au participe
Un trésor a été trouvé et les marins en ont partagé le contenu.
bien que EN ait les allures d'un complément d'objet direct. Cependant dés que EN s'associe à une quantité il peut y avoir accord mais personne ne vous en voudra de ne pas l'accorder...
Beaucoup en sont morts et des plus écoutés.
VOCABULAIRE ET MUSIQUE :
Il y a plusieurs façons d'obtenir un MOT COMPOSE
nom + nom
machine-à-café
nom + verbe
cache-tampon
adjectif + nom
avant-scène
verbe + verbe
va-et-vient
TOUT ECRIRE, TOUT LIRE :
le mode d'emploi, la fiche de fabrication, la recette de cuisine, le petit mot, le faire-part, la notice du médicament, le prospectus, la fiche pratique, la carte de visite
Ils sont nombreux ces petits papiers dans des boîtes, des enveloppes, elles sont nombreuses ces feuilles volantes, ces bouts de papier, et ces découpages ! Tous les textes imprimés ne sont pas reliés à un volume. Une feuille pliée plusieurs fois veut résumer le bon emploi, le juste dosage.
Le mode d'emploi
est une notice qui explique la façon dont on doit utiliser un appareil
la fiche de fabrication
est une notice qui explique comment a été fabriqué une machine, un appareil et donne des renseignements sur ses origines, précautions à prendre
la recette de cuisine
est le détail de la préparation d'un plat culinaire avec des mesures et temps de cuisson par exemple
le petit mot
est une note rapide écrite souvent à la main destinée à laisser un message
le faire-part
est une carte envoyée pour annoncer un événement (naissance, mariage, décès, anniversaire)
la notice du médicament
est une fiche qui donne tous les renseignements sur un médicament (posologie, contre-indications, effets indésirables, etc.)
le prospectus
est un imprimé d'information ou publicitaire distribué gratuitement
la fiche pratique
feuille de carton libre ou imprimé expliquant un procédé ou la marche à suivre selon un appareil
la carte de visite
est une petite fiche portant le nom et d'autres coordonnées d'un homme, d'une femme, d'une entreprise
Exercice 1 :
Créer un mode d'emploi
Exercice 2 :
Rédiger un faire-part
Exercice 3 :
Rédiger sa carte de visite
EPISTOLAIRE
Etre épistolaire c'est écrire des lettres pour un ou des destinataires. Cette pratique, à cause de la prédominance d'Internet et des e-mails, semble disparaître. C'est regrettable parce que le langage de l'internaute s'inspire d'un codage plein d'abréviations, de suppressions diverses (majuscules, ponctuation, etc.) et donc s'éloigne d'un véritable développement propre à la langue française.
Il y a des générations pour lesquelles ENVOYER UNE LETTRE représentait un acte important de la vie courante, souvent lié à l'empreinte, à l'intimité (lettre manuscrite).
EXEMPLE : lettre de Sébastien G., étudiant en master d'Arts plastiques à l'artiste Denis Protéor
Bonjour Denis, Je vous remercie pour l'éloquence de vos réponses. Mes questions paraissent bien fades en comparaison.Vos propos sont très denses et ouvrent de multiples voies pour ma recherche sur votre travail.Je souhaiterais, si vous le voulez bien, que vous précisiez certains points. Grâce aux liens que vous m'avez indiqué j'ai pu voir une partie de vos travaux sur les animaux domestiqués.Quelle est cette distinction que vous instaurez entre le sauvage et le domestique ? Est-ce une distinction de forces entre la nature "vierge" et la nature domestiquée ?De même, pourriez-vous m'expliquer selon vous la notion de Supranature ? Si l'appareil-photo est un outil qui permet de voir ce que notre biologie nous masque, pensez-vous qu'une photographie est une imitation de la nature ou une initiation à notre perception de la nature ? Je m'arrêterais ici pour les termes de ma recherche. Sur un plan personnel j'ai été très sensible à l'état d'immersion dont vous parlez pour réaliser vos investigations, pour tenter de l'appliquer systématiquement à mes recherches photographiques. Les notions de terrain, d'espace et de déplacement
prennent alors toute leur importance. Mais je pense avant tout que l'immersion est un changement (d'état, de milieu) qui prélude à la rencontre (de l'inconnu, de l'autre). Je vais à présent m'engager dans certaines pistes que vous m'avez indiquées. Si d'autres voies en relation avec mon sujet vous semblent pertinentes je les accueillerai avec joie. Enfin, je souhaite savoir si vous me permettez de citer vos propos dans le cadre de mes recherches, qui seront le cas échéant traités comme des références. Au plaisir de vous lire. Cordialement. Sébastien
NOTA BENE : Ecrire une lettre ne nécessite pas de plan préalable, c'est souvent comme viennent les idées, les unes à la suite de l'autre et c'est là le charme des lettres. De plus une lettre peut développer une sujet unique qui se cherche pendant qu'on l'écrit, ou bien partir dans tous les sens.
Ce qu'avait écrit Denis à la suite des premières interrogations de Sébastien :
Sébastien,
Forces et mouvements sont mes joyaux à découvrir. Que
peut alors la photographie ? J'espère qu'elle demeure
toujours un état d'esprit. Par exemple lorsque je suis
en forêt ou lorsque j'étais jadis dans les morgues,
une ivresse me saisit (comparable à cet enthousiasme
fou dont parle Ernst Jünger alors qu'il partait au
combat "couvert de fleurs"). Qui peut voir à ce
moment si précieux ? L'appareil-photo se transforme
pour moi en canne blanche pour l'aveugle ivre que je
suis devenu.
Les forces ne peuvent exister que dans la nature ou la
Supranature, nous sommes d'accord. Et ce n'est pas mon
"œil de photographe" qui est attiré mais mon être. La
photographie est toujours secondaire face à
l'immersion que nécessite une investigation.
Investigation et existence ne faisant qu'un. Donc j'ai
cheminé avec les forces, au fur et à mesure de ma vie.
Et j'ai toujours gardé en mémoire que forces et
mouvements font partie de l'inhumanité. Elles ne sont
ni bonnes ni mauvaises. Elles sont dans la royauté de
ce qui ne peut pas ne pas être. (Lisez "Histoire de
celui qui partit pour apprendre à frissonner" des
frères Grimm). Je pourrais vous parler du mouvement
des carnages, du mouvement des triomphes, de
l'irréversibilité (mouvement apparu depuis 50 ans
environ), la grande irrégularité, etc. Mais il nous
faudrait alors aborder, comme a dit un historien d'art
à mon propos, "ma grammaire".
J'admire les Insectes parce qu'ils n'ont pas de
"politique" (ou gestion de la paix). Il sont l'ordre
et le pilier et ignorent l'espèce humaine.
Les arbres sont mes maîtres.
Les champignons, qui ne sont ni des végétaux ni des
animaux, sont des modèles.
Les méduses sont la féerie. Et comme vous le savez,
puisque vous pratiquez la photographie, la féerie est
l'unique but d'une vie d'homme.
Les animaux nourriciers et les animaux familiers m'ont
introduit à l'exploration de l'histoire de la justice
d'une part et aux maléfices de la domestication
d'autre part. Il y a une dizaine d'année j'ai enquêté
pour moi-même dans une clinique vétérinaire à raison
de 6 heures par semaine pendant 2 ans. Et je vous
dirai brièvement que pour une société industrialisé le
soin vise la cage. Puis je suis parti dans une autre
enquête sur le traitement du déchet en milieu urbain,
espionnant littéralement usines, stations, décharges
et déchetteries. Ma conclusion fut la suivante : nous
ne nous débarrasserons jamais de la pollution car elle
a engendré un mouvement majeur donc devenu
indépendant, l'irréversibilité. Pour l'inhumanité,
l'humain est une anecdote. Ensuite je suis passé au
traitement du déchet en milieu rural. Donc j'ai
contacté des fermiers et éleveurs. Les animaux
nourriciers me firent face et je photographiais leurs
mises bas (vêlages, agnelages, etc.) Je décidé de
suivre leur existence comme celle d'un homme. Par
conséquent de considérer leur mort du point de vue de
la maladie ou d'un accident (non d'un abattage). Que
devient cette chair impropre à la consommation ?
Equarrisseur. Le personnage caché, comme l'exécuteur
de haute et basse justice fut le suppléant des
princes. Mouvement de l'incarnation.
Mes choix esthétiques viennent de ma pratique du
dessin et de la peinture. De plus j'ai un rapport
physique avec la lumière. Idiosyncrasie.
Je crois que l'idée de grandeur ne doit jamais quitter
les faits et gestes des hommes étranges comme moi.
Devenir maître du temps, maître du verbe, penser en
vers, être un enchanteur (au sens chamanique)
composent mon ambition. Je trie mes tournis et jamais
les objets artistiques que je produis. C'est-à-dire
que mettant du présent dans mon passé, j'utilise le
premier pouvoir : je me joue de la chronologie. Ainsi
mes photos, peintures, dessins, textes, musiques,
vidéos sont les lettres de mon alphabet. Dans mes
expositions "j'accroche mes lettres" comme une
visualisation de mes composantes internes (étrangeté,
ivresse de soi, incandescence,...) et de l'inhumanité.
Tri des tournis.
Je tiens à m'écarter de la narration. Je décris un état
d'esprit. C'est toujours l'esprit qui se venge.
La science ne sait pas ce que je fais avec elle, ni en
photographie ni autrement.
La thèse d'éthno-esthétique" s'appelle "La résurgence
du cabinet de curiosités dans l'œuvre de Denis
Protéor" (classe du professeur Sirven, Sorbonne, Paris-I). Naturalia...
Bonjour Sébastien,
En effet la biologie, la chimie (je suis chimiste de
formation -lointaine maintenant), l'archéologie, la
botanique, l'astronomie m'ont souvent éclairé ou
simplement induit en une rêverie (à la manière de
Gaston Bachelard) poétique.
Peut-être vous êtes-vous aperçu que la matière vivante
dans ses transformations occupait une bonne part de
mon œuvre dans le but surtout de déceler forces et
mouvements -mes seules préoccupations- ?
Je répondrai avec curiosité à vos questions. Dites
m'en un peu plus sur vous-même.
Denis.
Rappel et architecture :
COUPER UN MOT
on peut couper un mot dans deux cas seulement
entre deux syllabes (ou deux sons distincts) : PRO/PO/SER
et entre deux lettres identiques : CAIS/SE, COU/CHET/TE
CONJUGAISON :
LE FUTUR PROCHE se construit avec ALLER AU PRESENT + VERBE A L'INFINITIF
je vais partir
il va venir
LE PASSE RECENT se construit avec VENIR DE- AU PRESENT + VERBE A L'INFINITIF
je viens de sortir
elles viennent de partir
Exercice 1 :
Ecrire une lettre à un ami perdu de vue et revu récemment.
Recherche des mots-clés
Lecture à voix haute.
Correction collective.
Exercice 2 :
Ecrire une lettre véhémente de réclamation à une administration.
Exercice 3 :
Ecrire un mot d'encouragement à un ami qui va passer une épreuve.
DICTIONNAIRES ET REPERTOIRES
Un dictionnaire donne tous les sens d'un même mot dans une définition ainsi que l'orthographe, le genre (masculin ou féminin) et la position officiel (adjectif, nom propre, verbe, etc.).
Un répertoire est un outil personnel que l'on se fabrique à l'usage. C'est en général un carnet qui classe par ordre alphabétique (comme un dictionnaire) les mots qui ont posé difficultés et nécessite une mémorisation.
Le dictionnaire a été écrit. Le répertoire c'est chacun qui l'écrit pour son usage.
Débat : Y-a-t-il un dictionnaire à la maison ?
La question est d'importance. Le dictionnaire reste la référence qui se lit d'une certaine manière. Pour trouver un mot on cherche sa première lettre, la seconde, la troisième en s'aidant des MOTS-REPERES situés en haut de page.
EXEMPLE :
Je cherche MICMAC, il est entre deux mot-repères, MEURTRIR et MIJOTER, première lettre M puis MI puis MIC, etc. Maintenant je dispose de l'orthographe mais concernant le sens du mot je vais devoir choisir. Ainsi ETOILE peut signifier un astre, un animal (étoile de mer), une vedette (étoile de cinéma), une médaille ou récompense (étoile de ski).
On peut aussi discuter sur :
La scolarisation des enfants, a-t-elle inclus l'achat d'un dictionnaire et d'autres livres ?
Exercice 1 :
Proposer la création pour chacun d'un répertoire des mots nouveaux à partir d'une lecture d'un court texte.
Personnaliser son répertoire.
Le consulter.
Echanger des définitions.
RAPPEL ET ARCHITECTURE :
LES NOMBRES S'ECRIVENT AUSSI EN LETTRES
onze
douze
treize
seize
dix-huit
cinquante
quatre-vingt-quinze
Règles:
1.trait d'union systématique
pas de trait d'union à côté de CENT et UN
trois cent six
quatre cent trente et un
multipliés par un nombre VINGT et CENT prennent un S
sept centS
quatre-vingtS
MAIS :
quatre-vingt-douze
sept cent quarante et un
CONJUGAISON ET VOYAGE DANS LA CHRONOLOGIE :
LE PARTICIPE PASSE existe pour chaque verbe
du 1re groupe se termine en -é
mangé
aspiré
salé
du 2e groupe se termine en -i
roussi
fini
rempli
du 3e groupe se termine selon le verbe
conclu
écrit
maudit
Exercice 2 :
Choisir un mot simple et sans s'aider du dictionnaire rédiger sa définition. Puis choisir un mot unique pour tous les élèves. Et avec toutes les définitions de ce mot, en dégager une seule.
EXEMPLE :
COUTEAU, nom masculin, instrument servant à découper. Couteau de cuisine.
Exercice 3 :
Donner la définition d'un mot sans le citer et trouver ce mot.
EXEMPLE :
sécrétion produite par certains animaux (serpent, guêpe) qui peut provoquer de graves blessures et parfois la mort (VENIN)
VIGILANCE ET ABREVIATIONS
DEBAT :
Etre vigilant face à une langue c'est faire des efforts. Donc user d'un esprit critique aussi envers soi. S'autocorriger. Prenons comme signe d'alerte l'emploi abusif des abréviations et des diminutifs.
discuter l'orthographe artificielle des SMS et des e-mails.
Un SMS est un message écrit envoyé à partir d'un téléphone mobile. L'usage a voulu qu'il s'écrive avec peu ou pas de ponctuation ni majuscule et en abréger les mots d'une manière anarchique.
EXEMPLE :
slt comen tu va je pren 1 train 2min abiento
Le E-MAIL est un message électronique envoyé à partir d'un ordinateur vers un autre ordinateur ou un mobile. Il s'écrit d'une manière brève et rapide mais subit aussi des coupes injustifiées
bj j'ai le cd que tu m'as demandé c'est une démo pour notre collab
A+
- Est-ce un apport nouveau pour le langue française ?
- Plutôt un appauvrissement ?
- Cela vient-il, à votre avis, d'un excès de sens pratique ?
- Cela vous fait-il penser à un gadget ?
- S'agit-il d'obéir à l'époque ?
- est-ce seulement le goût du jour ?
Exercice 1 : écrire en abréviations.
UNE ABREVIATION ce sont quelques lettres qui réduisent un mot de telle façon qu'il soit encore reconnaissable.
C'est différent d'UNE INITIALE qui est la première lettre d'un nom (V. Hugo, J. Verne, E. Zola)
EXEMPLE :
Le produit national brut de la France a quelque chose d'illogique dans sa croissance. Les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres. Le superflu n'existe plus au-delà du salaire net.
Le PNB de la Fr. a qlqc d'illogique dans sa cr. Les riches deviennent plus r., les pauvres plus p. Le superflu n'existe plus au-delà du SN.
Exercice 2 :
ABREVIATION AVEC UN POINT
C'est l'abréviation qui utilise les premières lettres d'un mot
av. : avenue
bat. : bâtiment
soc. : société
ABREVIATION SANS POINT
C'est l'abréviation qui utilise la première et la ou les dernières lettres d'un mot
Dr : docteur
Mlle : Mademoiselle
ABREGER UN DECOMPTE
On abrège un décompte (premier, deuxième, troisième, etc.) en utilisant les nombres et chiffres et la ou les deux dernières lettres
premier : 1er
deuxième : 2e
quinzième : 15e
UN DIMINUTIF est une coupure faite dans un mot ou une expression qui s'est imposé à force de répétition
promo : promotion
télé : télévision
comme d'hab : comme d'habitude
Réécrivez en abréviations et diminutifs le poème de Jules Verne « Paris au XXe siècle »
Le charbon porte alors sa flamme incendiaireDans les tubes ardents de l’énorme chaudière!Le monstre surchauffé ne craint pas de rivaux!La machine rugit sous sa tremblante écorce,Et, tendant sa vapeur, développe une forcede quatre-vingts chevaux.
Mais de son lourd levier le chauffeur vient contraindreLes tiroirs à s’ouvrir, et dans l’épais cylindre,Rapide et gémissant, court le double piston!La roue a patiné! La vitesse s’active!Le sifflet part!... Salut à la locomotivedu système Crampton !
Exercice 3 : SIGLE, LOGO
un SIGLE est l'abréviation d'un groupe de mots formée des premières lettres de chaque mot
O.G.M. Organisme génétiquement modifié
R.A.T.P. Régie autonome de transports parisiens
un LOGO (ou logotype) est avant tout un dessin qui peut éventuellement contenir des lettres, l'ensemble désigne une marque, une entreprise, un organisme, etc. En fait le nom du produit s'intègre souvent dans le dessin avec un graphisme personnalisé,
Dessinez un logo d'après votre nom. Utilisez d'abord vos initiales puis choisissez des formes géométriques simples ou des couleurs.
LE SENS CRITIQUE
Le sens critique est en partie initié par la connaissance des mots-clefs. Ne serait-ce que pour savoir s'ils existent dans un texte donné ! Ce qui est lu doit se confronter à une personnalité. Ce qui est écrit doit satisfaire une personnalité. Sinon c'est un envahissement stérile.
On peut distinguer deux sortes de critiques littéraires. La première est une revue des livres qui paraissent où des professionnels qui lisent beaucoup (ou trop) donnent leur avis sur l'auteur et son texte, à la différence que leur avis est publié et diffusé, et peut-être lu. La seconde est affaire de chercheurs universitaires qui étudient les nombreux tenants et aboutissants de la littérature. Ce qui nous intéresse présentement ce n'est guère de jouer aux critiques mais de conserver notre faculté d'observation composée d'analyse et de synthèse.
Dictée :
« Et pourtant qu'avais-je fait ? Où étaient mes intrigues ?... Ce fut cette vie étrange qui me perdit. J'avais la simplicité de rester tel que le Ciel m'avait fait et, parce que je ne voulais rien, on crut que je voulais tout. » (Chateaubriand, Mémoires)
Recherche des mots-clés :
INTRIGUE – VIE ETRANGE – PERDRE – SIMPLICITE
NOTE BENE :
Malgré le fait que le rappel des difficultés nécessite souvent d'être traité à part pour cerner son importance, on peut aussi lier directement une dictée, un exercice ou un débat à un rappel de difficultés.
Rappel et architecture :
Recherche du groupe sujet et du groupe verbal c'est-à-dire d'une division simple de la phrase en deux groupes. « Ce fut cette vie étrange » groupe sujet, « qui me perdit » groupe verbal
CONJUGAISON ET VOYAGE DANS LA CHRONOLOGIE :
LE FUTUR DES VERBES EN -IER, -UER, -OUER se fait en conservant l'infinitif et sans prononcer le E
je continuerai
tu cloueras
nous dénouerons
Débat (NOTA BENE : les débats sont indispensables pour replacer une remise en forme dans un contexte adulte. L'opinion de chacun est prise en compte. On introduit une ligne de discussion, on argumente, on relance, on synthétise, on conclut) :
Il vaut mieux ne pas se sentir armé seulement d'une opinion personnelle devant un texte -à l'écrit comme à la lecture- et user d'un rapport que les adultes manient comme ils peuvent : celui de critiquer.
Critiquer c'est contredire. Donc argumenter. Tout texte peut être critiquer. Mais il faut alors lui répondre. Les appréciations pas d'accord, d'accord sont rapidement démontées si elles ne sont guère étoffées.
Aborder la critique sans que cela en soit réellement une. Il faut discuter de la production d'écrit de l'autre. Ecrire est un dévoilement. Donner les corrections grammaticales. Les écrire.
Exercice 1 :
Une critique doit d'abord dire de quoi elle parle, donc commencer par un court résumé de l'œuvre. Ce résumé n'a pas de formes définies. C'est une amorce à la conversation.
Résumer un livre ou un film que vous avez lu et dites ce que vous en penser.
EXEMPLES :
Histoire de celui qui partit à travers le monde pour apprendre à frissonner, conte des frères Grimm.
C'est l'histoire grandiose d'un jeune homme homme, presque un enfant, que l'on (sa famille et le village) dit bêta parce qu'il... n'a peur de rien. Il décide donc de partir de par le vaste monde pour trouver la peur et voir ce qui lui manquerait. Il rencontre des faux fantômes, des vrais pendus sensé lui parler, le glacer d'effroi, puis de vrais fantômes, des brigands violents, mais rien n'y peut, il ne frissonne pas. Jusqu'au jour où dans un royaume il défait une malédiction et en épousailles reçoit la princesse à laquelle il confie le but de sa quête. Elle attend la nuit et le sommeil et lui jette un seau d'eau froide pleine de petits poissons sur son corps nu. Il s'éveille en criant, transi et la princesse dit au héros « Maintenant tu sauras ce que frissonner veut dire ». Ce conte des frères Grimm, comme tout conte capital, contient une énigme. Peut-on vivre sans avoir peur ? Il faut situer ce comportement à la fois dans une origine et dans un cheminement. Le « bêta » ignore la peur et part en quête comme s'il lui manquait un élément lui permettant de vivre en communauté. Mais il part aussi par commodité, pour ne pas amplifier la peur d'autrui face à son idiosyncrasie. La pire des épouvantes ne l'atteint pas. Il peut converser avec les morts dans une tranquillité d'esprit qui paraît surhumaine. On lui a déjà signifié qu'il n'est pas d'ici. Et devenu nomade (en ayant un objectif et une trajectoire) son absence de crainte l'emmène dans le cœur du Mystère. Dans une mythologie il serait un dieu banni sur la terre. Le trait d'humour final de l'eau froide est plutôt dirigé vers ceux qui vivent dans la peur, restent esclaves de celles-ci.
Denis Protéor
Itineraires (2006) de Christophe Otzenberger
Yann Tregouët qui interprète le rôle principal de Thierry, s'est investi dès l'écriture du scénario du projet : « Pour Itinéraires, j'ai eu la chance d'être présent dès l'écriture, je me suis investi très tôt. J'ai été habité par cette histoire longtemps, j'ai cherché en moi les correspondances avec Thierry. Pour l'interpréter, il fallait que je le comprenne intimement. Thierry s'est nourri des facettes de ma personnalité et de ma vie. C'est un personnage qui me bouleverse car il est une boule d'émotions. » Et cela est vrai. Dans une histoire qui décrit les entrelacs sociaux noués à tel point que d'un piège on passe à une déveine puis à un autre piège parce que l'organisation sociale vous a prévu pour un rôle et pas un autre, ce personnage de Thierry plein de sève et de jeunesse qui ne se satisfait pas d'une existence limitée en diable veut être plus loin que l'emplacement qu'on lui a désigné et se heurte contre le mur de la brutalité et du dérapage. Il est pris dans une bêtise et au cours de celle-ci libère des animaux destinés à l'abattoir. Son complice de larcin (commandité par des restaurateurs argentés et jamais inquiétés) fait basculer ce qui ressemblait fort à un jeu dans le meurtre. La prison s'ouvre et se referme sur Thierry qui l'utilise pour passer une licence d'anglais. Mais dehors le rythme des pièges est toujours actif et il aura beau faire en défendant sa dignité et celle des autres, les pièges se refermeront encore sur lui. La dernière image du film montre une immensité comme il en existe heureusement dans les campagnes barrée par des lignes à haute tension sous lesquelles Thierry est encore un évadé poursuivi. Yann Tregouët est entré dans la beauté du tragique qui ranime en nous le souffle de révolte face à l'injustice. Injustice plus existentielle que procédurière, le judiciaire ici est un reflet de l'échec de l' organisation d'une société qui bafoue les aspirations des âges, pilonnant dans un creuset unique une pâte humaine informe.
Denis Protéor
Rappel et musique :
Dans un mot on écrit M devant P, B, M
jaMbon
aMpoule
eMmener
CONJUGAISON ET VOYAGE DANS LE TON :
L'IMPERATIF PRESENT SE CONJUGUE A TROIS PERSONNES SANS SUJET
2e personne du singulier
fais
écoute
dors
1re personne du pluriel
faisons
écoutons
dormons
2e personne du pluriel
faites
écoutez
dormez
Exercice 2 :
Ecrivez ce que vous pensez d'un film que vous avez vu récemment. D'abord donnez un court résumé. Décrivez le personnage principal. Dites, selon vous, dans quelle direction vous a entraîné le film.
Exercice 3 :
Damon, ce grand auteur, dont la muse fertile Amusa si longtemps et la cour et la ville,
Mais qui, n'étant vêtu que de simple bureau, Passe l'été sans linge et l'hiver sans manteau; Et de qui le corps sec et la mine affamée N'en sont pas mieux refait pour tant de renommée; Las de perdre en rimant et sa peine et son bien, D'emprunter en tous lieux et de ne gagner rien, Sans habits, sans argent, ne sachant plus que faire, Vient de s'enfuir, chargé de sa seule misère; Et, bien loin des sergents, des clercs et du palais, Va chercher un repos qu'il ne trouva jamais; Sans attendre qu'ici la justice ennemie L'enferme en un cachot le reste de sa vie, Ou que d'un bonnet vert le salutaire affront Flétrisse les lauriers qui lui couvrent le front. Mais le jour qu'il partit, plus défait et plus blême Que n'est un pénitent sur la fin d'un carême, La colère dans l'âme et le feu dans les yeux, Il distilla sa rage en ces tristes adieux: Puisqu'en ce lieu, jadis aux muses si commode, Le mérite et l'esprit ne sont plus à la mode,
A partir de cet extrait d'une satire (texte ou image qui met en évidence les travers d'une époque, d'un personnage, d'une idée) de Boileau (XVIIe) et des mots-clés mis
en évidence, écrivez d'abord les contraires de ces mots-clés puis des vers avec les contraires en vous inspirant de la satire.
REDIGER
Débuter une phrase, se lancer dans une explication écrite, commencer une lettre sont affaire de rédaction et d'organisation. Il faut organiser une écriture qui clarifie la pensée, la critique, l'accord.
DEBAT :
Rédiger, est-ce naturel ?
FLUX ET COURANT :
Plus un effort est grand, plus.Qu'en dites-vous.Terminer la phrase.La reprendre au stylo.L'encre a son odeur.Heureusement ce ne sont pas les travaux publics.Redoublons d'efforts aujourd'hui.Pour emmagasiner les règles de l'orthographe.Cette fluctuation orthographique qui a son historique.Avec ses apparitions et ses disparitions.Rien n'empêche le néologisme.L'invention du langage.Rien ne l'empêchera jamais.Les sons viennent avant les lettres.Certainement.
S'en apercevoir en une après-midi pluvieuse.En fin de mois.Si la fin de mois vient avant la fin du mois.Comme c'est généralement le cas.Prendre alors sa plume.Et écrire des lettres.D'abord à la main.Oui.
Quoique le clavier donne une sorte de je ne sais quoi.De facilité.Et la correction automatique.Est-elle installée.
La bonne version du logiciel.Une mise à jour disponible sur internet.Au fait inscrit sur le site officiel.Sûrement puisque ça allait avec le pack.
Alors quoi.Acheter son écriture.
Se débrouiller seul face à l'écrit.Il en ressort toujours quelque chose.Le je ne sais quoi dont nous parlions à l'instant.Et que nous récupérons.De bon droit.Celui qui est entre deux lignes.Parfois entre deux mots.
Les mots grandissent à vue d'œil.Derrière le stylo.Mais aussi bien avant lui.
Exercice 1 :
On peut commencer une histoire selon ce que l'on veut exprimer tout de suite
A l'oral improvisation de dialogues.
Deux par deux se présentant aux autres.
Exemple :
Exprimer le temps d'abord : A midi les magasins baissèrent le rideau.
Exprimer le lieu d'abord : Les magasins baissèrent le rideau à midi.
Exprimer en appuyant sur un élément : Tous les magasins, à midi, baissèrent leur rideau.
Exprimer une note dramatique : Ce fut trop tard quand tous les magasins à midi baissèrent leur rideau.
Exercice 2 :
rédaction de 2 courts dialogues.
L'un au passé, l'autre au futur.
Lecture à haute voix face aux autres. Car la prise de parole prépare au sens critique. En effet quand ce qui est écrit devient ce qui est dit, alors il y a amplification de la parole comme au théâtre ou au cinéma.
Exemples de thèmes : la décoration du domicile, le dernier film vu, le métro, les prochaines vacances, un voisin bruyant, l'homme politique, le premier béguin, etc.
Rappel et architecture :
LES FORMES DU VERBE
-l'infinitif : le verbe n'est pas conjugué et n'a pas de sujet
dormir, parler, partir, coudre
-conjugué : le verbe suit le présent, le passé ou le futur et a un sujet (sauf à l'impératif)
elle dort, tu parles, il part, je couds
-le participe passé : le verbe est associé aux auxiliaires AVOIR et ETRE
elle a dormi, tu as parlé, il était parti, j'avais cousu
-le participe présent :
dormant, parlant, parlant, cousant
-indicatif, conditionnel, subjonctif, impératif, infinitif et participes sont les 6 principaux visages du verbe
l'indicatif déclare
le conditionnel suppose
l'impératif commande
le subjonctif souhaite
CONJUGAISON ET VOYAGE DANS LA CHRONOLOGIE :
LE FUTUR DES VERBES DU 1er et 2e GROUPES EST LE MEME
je trouverai
je sentirai
nous trouverons
nous sentirons
Exercice 3 :
D'après trois articles de la Déclaration des droits de l'homme :
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.
La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
Réécrivez ces trois articles en utilisant les synonymes des mots soulignés. Que constatez-vous ?
REDIGER ET RELIRE
Rédaction d'un texte décrivant un événement passé ou futur (au choix). Lecture à haute voix et autocorrection.
Exercice 1 :
On trouve dans
www.culture.gouv.fr/culture/dglf/terminologie/rediger_simplement.pdf
Des CONSIGNES destinées aux fonctionnaires pour rédiger une lettre administratif :
■ S’adresser directement à l’usager
Exemples : On utilisera le pronom vous pour désigner l'usager et nous pour désigner le
service administratif concerné. De même, le rédacteur emploiera le pronom
nous, éventuellement je dans le cas particulier d’une lettre.
On pourra recourir à l’impératif ou à l’infinitif pour donner des consignes,
des directives ou des recommandations à caractère général. À noter que
l’impératif établit une relation plus personnalisée avec l’usager : Faites-nous
parvenir votre demande à l’adresse suivante…; Joignez votre déclaration de
revenus au formulaire ci-joint.
■ Faire en sorte que l’usager se reconnaisse dans les termes qui servent
à le désigner
Exemples : On veillera autant que possible à définir des appellations administratives
comme le cotisant, le bénéficiaire, le prestataire. On pourra aussi les
remplacer, selon le contexte, par une construction telle que Si vous recevez
une prestation ou une rente… ou par une périphrase telle que La personne
qui reçoit une prestation.
Appliquez ces consignes pour rédiger une réclamation à une administration de votre choix. Relisez.
Exercice 2 :
Rédiger un e-mail selon les consignes suivantes :
Pas trop de mails ! Le mail c'est très facile. Trop. Imaginez-vous en train de timbrer des lettres.2. Qu'avez-vous réellement à dire ? Le mail est court souvent. Rassemblez les données que vous voulez envoyer. Triez.3. Signez ! Votre nom dans le titre et en fin de texte. Pour ne pas finir en « supprimer »4. à qui parler ? Vérifiez si le destinataire est le bon.5. Attention au syndrome « photocopie » : l'envoi en nombre doit correspondre exactement à votre besoin de diffusion d'une information.6. L'orthographe vous juge ! Un e-mail est écrit, une faute d'orthographe y apparaît gros comme une maison.7. Faire suivre mais à qui et pourquoi ? Si on vous a communiqué une confidence, inutile d'en faire une publicité.8. les murs ont des oreilles : n'en dites pas trop (si ce qui est dit a l'importance de la confidentialité)
Et relisez.
Exercice 3 :
En vous rappelant d'une lettre de motivation que vous avez écrite, rédigez une nouvelle lettre de motivation selon les consignes suivantes
utilisez un ton personnel mais non familier
parlez autant de vous que de l'entreprise
donnez de l'importance à votre orientation en fonction de l'entreprise que vous avez choisie
Exercice 4 :
Le TON FAMILIER est un registre de langue c'est-à-dire une différence dans la façon de s'exprimer en fonction de son interlocuteur ou du destinataire d'une lettre.
Les mots du ton familier se reconnaissent facilement parce qu'ils sont issus d'un argot. L'ARGOT est un langage forgé oralement dans des milieux limités par un tissu social spécial (les artisans, les infirmiers, les mineurs, les adolescents, les policiers, les informaticiens, etc. ont leur argot). Tous les jours nous parlons avec un ton familier. Bagnole, casse-gueule, bouffer, cuite, nana, mec, etc. sont des mots familiers.
Raconter par écrit un souvenir avec un ton familier.
LA POESIE
La poésie est une manière d'écrire qui n'utilise pas la narration ou la fiction comme en racontant une histoire, mais qui consiste à décrire un état d'esprit, des sentiments diffus, des sensations nouvelles. Ecrire en vers (c'est-à-dire composer des phrases atypiques s'interrompant selon le rythme, la musicalité et le sens voulus pour reprendre à la ligne suivante et pouvant se combiner avec la suite d'une manière inattendue) ne se résume pas à rimer ou faire terminer deux vers par la même sonorité. Il y eut de très nombreuses manières de composer en vers depuis les temps les plus anciens.
Ils ont prédit que tu serais Un jour plus haut que tous les rois, Et voici qu'on te mène pendre N'ont ils pas dit la vérité ? Car tu t'en vas si hautement, Que nul ne peut si haut prétendre.
(Bouchet, Horoscope d'un pendu, XVIe)
La rime. C'est le procédé classique de la poésie utilisé encore dans un souci accru de musicalité. La chanson l'a d'ailleurs repris avec une évidente efficacité. Deux vers se succèdent et utilisent un même son en terminaison.
Exemple :
Un homme qui s'aimoit sans avoir de rivaux
Passoit dans son esprit pour le plus beau du monde.
Il accusoit toujours les miroirs d'être faux,
Vivant plus que content dans une erreur profonde.
(La Fontaine, L'homme et son image, extrait)
Débat :
Comment La Fontaine rythme-t-il ses vers ?
Par la métrique.
Où sont les mots-clés ?
AIMER – BEAU – FAUX – ERREUR
Est-ce que La Fontaine aurait pu aller plus loin dans la description de cette situation ?
Exercice 1:
Ecrire 4 vers qui riment. S'aider d'un dictionnaire.
Le vers libre. Quand la poésie cherche une musique différente, moins évidente et met en avant la puissance évocatrice des mots, la multiplicité de leurs sens, le vers s'écrit alors sans rimer.
Exercice 2:
Composer quatre vers sur une personne que l'on connait bien ou sur une autre totalement inconnue. Rimer ou pas.
Lecture.
EXEMPLE :
C'était un manuscrit rongé des rats par les bords, d'une écriture toute enchevêtrée, et d'une encre bleue et rouge.- " Je soupçonne l'auteur, dit le Bibliophile, d'avoir écu vers la fin du règne de Louis douze, ce roi de pater-nelle et plantureuse mémoire. "
(Bertrand, Le Bibliophile, XIXe)
La prose poétique. La phrase devient poétique et c'est peut-être la forme la moins évidente à composer car une telle écriture peut réinventer la syntaxe.
NOTA BENE : La syntaxe prosaïque. C'est celle que nous utilisons tous les jours :
Sujet, verbe, complément/adjectif. Quant à la syntaxe poétique, elle est plus souvent lue que dite. En effet, sa syntaxe est basée sur des règles différentes et parfois sur aucune. On peut distinguer pour écrire un poème :
EXEMPLE :
« Il parla ainsi, et de la Force sacrée de Tèlémakhos se mit à rire en regardant son père à l'insu du porcher. »
Homère, Odyssée
Rappel et architecture :
3 GROUPES DE VERBES
-premier groupe : -ER à l'infinitif + E à la première personne du présent de l'indicatif
manger, je mange, chanter, je chante, marcher, je marche
-deuxième groupe : -IR à l'infinitif + -IS au présent de l'indicatif + -ISSANT au participe présent
finir, je finis, finissant, vieillir, je vieillis, vieillissant
-troisième groupe : les autres verbes
vendre, rendre, conclure, rire, etc.
CONJUGAISON :
LE PASSE COMPOSE DE être ET avoir se conjugue avec AVOIR
j'ai eu
tu as été
Exercice 3 :
A partir des noms des stations du métro, des noms de bateaux, de titres de tableaux, de films, de livres, etc. imaginer une poésie. Par exemple : « A Corvisart, le corps vise l'Art, etc. » Ne craignez ni le ridicule ni le sarcasme car autrui est dans la même situation que vous.
Pour fêter le retour normal de l'âpre hiver, J'ai gravi, dès le jour, ma montagne rouillée. Le vent du nord-ouest a souffle tout hier.J'en voulais savourer la rafale mouillée, Jeux de pluie aux clartés du ravin partiel, Sur le treillis brumeux des branches dépouillées.
(Calmard de La Fayette, Pour fêter le retour normal de l'âpre hiver, fin XIXe, extrait)
LIRE ET RELIRE
LIRE est un temps qui n'appartient qu'à soi et c'est aussi la préparation à un échange futur d'observations, de citations, de critiques.
RELIRE est un temps où l'on ressent le besoin de revenir sur ce qui a été lu parce que des observations ont peut-être été échangées, des citations doivent être précisées, des critiques sont soumises à des contre-critiques.
LA LECTURE est un mouvement. Cette omniprésence de l'écrit est particulièrement visible avec les journaux sur les devantures des kiosques.
Débat : LE JOURNAL
Quelles sont les lectures quotidiennes des participants ?
Sont-ce Journaux ? Magazines ? Livres ?
Quel budget place-t-il dans l'achat de publications ?
Les participants peuvent les présenter la session suivante en explicitant leur choix pour ouvrir un débat.
Regardons comment les journaux nous présentent leurs textes, titres et informations.
Qu'est-ce qu'une mise-en-page ?
C'est l'organisation des lettres, mots-clés, phrases, titres (et de leurs dimensions) et des illustrations imprimés sur la page.
Une mise-en-page donne une certaine identité à une publication, un style. Cela a pratiquement l'impact d'un logo. Visuellement les lecteurs reconnaissent leur journal avant même de lire les mots. C'est, pour associer sens critique et créativité, un exercice tout trouvé que d'inventer une première page d'un journal.
La PERTINENCE est l'orientation première d'une mise-en-page d'un journal. Donc choisir
l'information
comment dire l'information
donc comment la montrer avec la typographie, le texte, l'illustration
et il faut en dire JUSTE ASSEZpar conséquent une fois de plus l'exactitude du VOCABULAIRE sera au premier planceci bien entendu en collant le plus possible aux faits rapportésau sein des COLONNES et des TITRES du journal
Notons par ailleurs que l'article de journaliste utilise souvent le mode classique de la rédaction (INTRODUCTION, DEVELOPPEMENT, CONCLUSION)
avec la différence que le passage d'un PARAGRAPHE à l'autre est plus sensible dans la liaison.Exercice 1 :
inventer la première page d'un journal
Sur papier ou PC, les titres, leurs différentes tailles, les polices appropriées plutôt à l'annonce de tel événement qu'à un autre.
Il est en effet complémentaire de comprendre comment les journaux utilisent la valeur « image » d'une lettre imprimée selon une taille ou une autre.
Débat : Qui corrige les journaux, les magazines et les livres ?
- Renseigner sur le rôle capital du Lecteur-correcteur qui rétablit la bonne tenue de l'orthographe, de la grammaire et de la syntaxe et rend même cohérent le texte publié.
- Renseigner sur le rôle discret du Réécriteur qui donne une vie plus intense, plus significative à un texte qui était fade et larvaire et devient « adulte » parce qu'il le réécrit,
Savoir repérer les fautes d'orthographes dans les publications peut être alors une bonne attitude critique
- Attitude critique qui peut aussi s'éveiller face à l'emprise de la publicité dans les journaux et les magazines.
La UNE (première page) donne les grands titres qui seront développés plus loin
Rappel et astuces :
6 TYPES DE PHRASES
affirmative (déclarer)
JE MANGE
négative (nier, contredire)
ELLE NE MANGE PAS
interrogative (questionner)
manges-tu ?
Est-ce que je mange ?
Vous mangez ?
Impérative (commander, ordonner)
MANGE !
Ne mange pas !
Exclamative (s'étonner, s'écrier)
Tu as mangé sans moi !
Interro-négative (questionner en niant)
NE MANGE-T-IL PAS ?
CONJUGAISON :
LE PASSE COMPOSE c'est la conjugaison du verbe qui associe ETRE ou AVOIR avec le participe passé (valable pour les trois groupes)
tu as acheté
j'ai fini
nous avons conclu
REMARQUE : avec ETRE le participe passé s'accorde avec le sujet, avec AVOIR non
elle est partiE
ils ont acheté
nous sommes rompus
2. Débat : LIT-ON LA PUBLICITE, LE SLOGAN, L'AFFICHE ?
Comment sont conçus les slogans publicitaires (trouvés dans les lectures quotidiennes)
Les mots-clés sont-ils alors manipulés (puisque les publicitaires en connaissent bien leur influence ?
Exercice 2 :
Inventer une affiche (pour un produit, un film, etc.) et sa phrase sensée accrocher le public.
EXEMPLE :
une affiche pour une exposition de photographies comportant
le titre de l'exposition
donnant le ton de l'événement
une image représentative
situant l'auteur
le nom de l'auteur
un bref descriptif
ce n'est pas obligatoire puisque la surprise reste bénéfique
les dates
le lieu et ses coordonnées
le logo du sponsor
Exercice 3 :
Imaginer une affiche qui dit le contraire d'une affiche connue.
Exercice 4 :
Imaginer une affiche qui annonce la gratuité absolue de tout.
LANGAGE PROFESSIONNEL ET TECHNIQUE
DEBAT :
Discuter les langages techniques, informatiques. Les langages de phratrie.
Le langage professionnel et technique a cette particularité qu'il n'est utilisé qu'au moment du travail. On ne parle pas « technique » à la maison au risque de ne pas se faire comprendre. Mais en littérature, les écrivains n'hésitent pas à adopter des termes de techniciens pour les sortir de leur cadre et leur donner un sens inattendu. Les mots sont comme l'eau, ils trouvent toujours un chemin.
En effet le langage, comme une peau, peut se développer sur les locuteurs. La technologie a développé ses mots pour définir ses gestes et ses machines. Les phratries ont développé leurs mots pour se reconnaître et ses distinguer.
Il est toujours avantageux pour un adulte de situer un langage, surtout s'il est parent.
FLUX ET COURANT :
Qui est père.Qui est mère.Les enfants nous regardent.
L'exemplarité est affaire de reine coupable, dit l'artiste.Le roi coupable est cavalier.C'est le féru du langage poétique qui parle.On l'écoute.Oui mais il ne raconte pas des histoires.D'ailleurs il ne raconte jamais.Il doit écrire.Et que ce qu'il écrive soit costaud.Etre costaud doit aller avec être en forme.C'est comme la remise à niveau.On m'a souvent dit qu'on m'attendait là.Sans pour autant être une canaille.Vous voulez toujours rire.Oui, c'est vrai que je veux, sans avoir envie de, rire.
Il faut se regarder.Surtout se regarder faire.
Après les cours.Et à la maison. Les enfants attendent.
Comment ils disent ça.Poireauter. Glander. Planter.La végétation reprend ses droits.
Les botanistes ont une notion du paradis.Non, ce mot vient d'un autre ancien qui signifiait terrain de chasse du prince.
La chasse est anachronique. Tuer à la guerre ou à la chasse. Peu de différences.
Peu de tout.Comment parler à des chasseurs qui ne sont plus des veneurs.
Ils ne savent plus rien des reposées.
J'espère qu'ils ne boivent pas.Dire que l'alcoolique parle de cuites.Qui se demande de quelle cuisson il s'agit.Et l'enfant de parents cuités.
Pour s'enfoncer dans la terreur.Quand celui-là tremble terrifié il fait silence.
Dans toutes les guerres il y a une stratégie de la terreur.Et elle s'écrit cette stratégie.
Elle peut s'écrire et se raffiner la stratégie de la terreur armée et mécanique.
Les soldats disent technique antipersonnelle pour les façons de réduire à néant l'ennemi.
Les soldats parlent entre eux comme des infirmières qui parlent aux patients en ignorant ses visiteurs.Les petits cercles d'amis se constituent bien vite.
Pour une dragée haute.
Surtout pour se retrouver appartenir à un camp plutôt qu'à un autre.
C'est sûr qu'on a déjà des pétitions servir à quelque chose.Et les quelque chose c'est le langage technique bon marché.
Ou une technique d'attente.
Attendre que la chose se dénoue.
La chose technique. Pas spécialement.Quoique la technique se paie.Les comptables font les salaires.Font-ils les salaires ou les répercutent-ils.
Ils font des échelles.
Et le chef d'entreprise des niveaux.Et les employés des soustractions.
Et le banquier des prélèvements.
Sur des jours glissants.Et des jours ouvrés.
Exercice 1 :
D'après une notice explicative, un mode d'emploi d'un appareil électronique, un livre technique, noter cinq mots, expressions professionnels, les sortir de leur contexte et écrire un petit texte.
Exercice 2 :
Imaginer trois mots d'un langage d'une technique que vous ne connaissez pas. Et les utiliser dans un texte court.
Exercice 3 :
Imaginez un banquier qui s'adresse à vous d'un ton familier.
NOTA BENE :
Finalement le langage technique met l'accent sur le CONTEXTE. En effet, le contexte est l'environnement immédiat d'un mot et son sens en dépend souvent.
Exemple : « L'accusé est blanc comme neige. » Retirez « blanc comme neige » et placez-le ailleurs, « L'hermine du juge est blanc comme neige. » Dans la première phrase il s'agit d'innocence, dans la deuxième c'est une coquetterie.
Ainsi un plombier qui utiliserait son langage technique pendant le conseil d'administration d'une banque ne sera pas dans son contexte... « L'inflation produit un engorgement et les joints n'apportent rien à notre portefeuille d'actions. Nous en subirons une fuite. La coupure reste une alternative. »
Exercice 4 :
A votre tour, sortez de son contexte un métier et placez-le dans un autre. Ecrivez un dialogue ou un texte.
Rappel et architecture:
L'INFINITIF ET LA CONJUGAISON
l'infintif c'est le verbe sans le sujet
manger, maudire, avoir
la conjugaison c'est le verbe avec le sujet
il mange, ils maudissent, vous avez
ECRIRE AU QUOTIDIEN
Nous écrivons tous au quotidien. Mais qu'écrivons-nous ? Des mots dans les moteurs de recherche, des mails, des formulaires administratifs, des listes, des notes très brèves, des papiers collants, etc.
Ecrire au quotidien a la capacité d'être le reflet de notre sens critique, de notre usage profond de la lecture, et non une exclusivité fonctionnelle. En cela nous pouvons être aidés par le journal de bord.
DEBAT:
LE JOURNAL DE BORD OU RACONTER AVEC JE
FLUX ET COURANT :
Tenir un journal de bord, quel intérêt ?
Le journal de bord recueille vos pensées, collecte vos idées, garde vos secrets, et, appliquant le principe vérifié « L'ECRITURE CLARIFIE LE SILENCE », organise les anciennes et les nouvelles pensées.
Ecrire pour soi ?
- Est-ce une discipline ?
- Une autodiscipline ?
Ecrire sa propre histoire ?
En effet le journal de bord parle de soi, il nous répond, laisse des questions en suspens, archive même des petits riens pour d'autres mais à haute valeur personnelle.
- Mémoire chronologique ?
Jouer avec la chronologie (aller d'une date à l'autre) ?
Lorsque le journal de bord est relu, il offre une vue panoramique sur une période passée : c'est son attrait principal. Il est loisible de passer d'un jour à un autre, du passé au futur, en sens inverse, d'enjamber des jours et des mois, d'aller d'un point à un autre. Il se peut qu'une action révèle son sens par rapport à un jour ancien ou sur une longue période. Le journal de bord a conservé.
Il, elle écrit avec je.
Il se nomme, elle se nomme.
C'est un carré de petits pois.Une liberté.C'est à seulement à soi.Sorte de propriété dont l'usufruit est direct et permanent.
Mais le journal de bord peut répondre à il, elle.Se matérialiser en objet organique.
Il peut questionner il, elle.Il est même parfois un juge sévère.
Alors comme avec les écrivains tout se passe par l'écrit.Plus par l'encre.Oui l'écrit a besoin d'organe.
La luminescence de l'écran lui est insuffisante.C'est un contact sensoriel. La technique doit suivre.
Les mots doivent surgir derrière la main.A plat, à l'horizontale.Comme un refus.
Sur le papier libre.
D'accord on se fait à tout.On attendra.On se fera à tout.
Pour l'instant.Qui s'empare de qui.
La reconnaissance vocale pour la main.Mais ce sont des astronautes qui réparent avec leurs doigts le bras du robot.
Connaître assez la solitude face à l'écran.Face au bug.Dont l'équipe de jadis pouvait apporter sinon une aide au moins une critique.
Il n'y a pas de bug dans un journal de bord.
Il se trouve qu'il, elle font équipe avec l'écrit journalier ou régulier des leurs.
Dans l'entreprise il est inutile.Mais il n'est pas inutile au salarié.
Exercice 1 : COMMENCER UN JOURNAL DE BORD (le résumé et le portrait)
SAVOIR RESUMER une journée, des événements, des observations
DECRIRE ET PORTRAITURER des rencontres, des personnages
- Intégrer la citation trouvée dans un texte relatant la journée de la veille
Rappel et architecture :
la deuxiéme personne du singulier du présent de l'indicatif des verbes du premier groupe donne un S au verbe
tu mangeS, tu chanteS, tu dessineS,...
CONJUGAISON : LE FUTUR SIMPLE DE avoir et être
même terminaison que les autres verbes au futur simple MAIS il y a création de radicaux
je SERai
nous SERons
tu AURas
ils AURont
Avec internet, le journal de bord a bien entendu pris la forme du BLOG (pages hébergées par un serveur dans un réseau où on peut diffuser textes, images, musiques, vidéos) qui a la possibilité souvent visée d'être immédiatement lu par des centaines d'autres bloggers. Ceci est une autre vision du journal de bord qui au départ peut être considéré comme un dialogue intime chargé d'éclaircir par l'écriture l'action de la mémoire. Mais il semble que internet ait fait exploser la notion d'anonymat pour la transformer en une sorte d'expérience anonyme utile à l'ensemble du grand anonymat dans le registre « expérience rapportée à toutes fins utiles ».
Exercice 2 :
LA CITATION insérée dans un journal de bord
La citation est un extrait d'un écrit qui peut exprimer une de nos pensées avec justesse. Insérer une citation peut éclairer l'écriture du journal de bord qui a tendance à demeurer renfermé sur lui-même. On cite souvent par emploi de la référence. La référence fait autorité. La phrase citée a été publiée donc cautionné par l'édition et par le nombre. Quand on cite on peut partager l'avis de l'auteur mais aussi adhérer au système de la référence et du cautionnement.
Rechercher une citation (donc un auteur)
- la recopier,
- expliquer son choix
lui trouver une place dans son journal de bord.
Exercice 3 :
Rechercher un journal de bord ayant la forme d'un BLOG sur internet. Le critiquer. Argumenter sa critique.
LA FORMATION D'ARCHIVES PERSONNELLES
Ce qui a été écrit peut rester pour se mêler à l'histoire de chacun, peut être relu plus tard, comparé, réécrit. Il s'agit donc d'archives personnelles constituées de lettres, de journaux de bord, de vers, de notes de lectures, de notes pour soi.
De même correspondances administratives, cartes postales, cahiers scolaires, bulletins de notes, photographies, etc. constituent les archives personnelles. Il est préférable de ne pas négliger ces objets car ils sont des éléments de l'autobiographie qui vient s'insérer dans une préoccupation contemporaine de la généalogie.
Rappel et architecture :
L'orthographe peut induire le sens.
Le pluriel.
Le participe passé.
L'accord du participe passé et du complément d'objet direct.
Exercice 1 :
A partir de votre correspondance familiale, classez par nom et par année vos lettres et cartes postales et autres. Faites la liste chronologique. Et la liste alphabétique.
Exercice 2 :
En sachant que TOUT est archivé ou susceptible de le devenir à différents niveaux (archives privées, commerciales, municipales, départementales, nationales, etc.), surtout avec les capacités informatiques, dites si vous voudriez faire don de vos archives ou non. Et pourquoi ?
Exercice 3 :
La généalogie est la liste des membres d'une même famille. Les généalogistes sont donc des chercheurs qui cherchent à établir cette liste. Dessiner l'arborescence de votre famille.
DEBAT :
Archiver pour soi-même.
FLUX ET COURANT :
Le précieux n'est pas immédiat.
Le savoir avant de travailler.Pour qui.
Avec les autres.Que faut-il retenir.Que faut-il garder.
Et encore pour qui.
Au travail ce qui est gardé reste à l'entreprise.Mais penser comme en tant que destinataire et expéditeur.
Quel est le volume de courrier.Le comparer au nombre de destinataires
Donc l'archiviste est un expéditeur.Il écrit des listes.
Il classe des dossiers.Il déclasse des documents.Il crée un fonds.Le fonds prend obligatoirement de la valeur.La valeur du renseignement.
Renseigner qui.Des personnes chères.D'abord du moins en pensant à elle.Car une famille a été fondée.
Ce travail en entreprise est rarement passé aux enfants.Maintenant les enfants regardent des écrans.Et simultanément ils observent d'autres façons de faire.Et instantanément ils captent des images qui les inspirent.
Il y a une réalité écrasante de l'archivage sur internet.
Que faire de cette documentation surhumaine.De ces archives dont on ne voit pas le but.Un labyrinthe.Inutile de le construire.C'est déjà fait.
Les enfants sont à l'aise dans ce labyrinthe informatique.Ils extrapolent en cliquant des favoris.Ils font des listes de favoris.Ils prennent des photographies numériques qu'ils impriment rarement.Ils suppriment rapidement.Ils changent leurs blogs aussi rapidement que leur humeur.
Même si le disque dur garde une trace de tout.En réalité tout en trou minuscule sur lui.La mémoire du disque dur ce sont des trous.Qui aurait pu croire cela.La mémoire est porté par des trous.Les enfants du salarié en conviennent facilement.
Comment archiver pour soi-même ce mouvement perpétuel.Des changements sur des touches supprimer.Des ajouts colossaux et journaliers aux moteurs de recherche.
Des blogs devenus souvent journaux intimes.
Des galeries photographiques qui resteront la plupart du temps des fichiers.Sans passer par le papier.
Et qui veulent montrer jusqu'à ce que pères et mères n'auraient jamais montrer.
CORRECTIONS DES EXERCICES DU NIVEAU 1
LA FORMATION D'ARCHIVES PERSONNELLES
EXERCICE 1 :
A partir de votre correspondance familiale, classez par nom et année vos lettres, cartes postales et autres...
Quoiqu'il en soit, quel que soit l'état hypnotique où l'on est, quel que peut être le degré d'où l'on supporte cette existence, l'impression durable de construire un château de cartes et rien d'autre demeure graver profondément dans ce qui est le plus intime. Et souvent nous finissons par comprendre que nous ne participons en rien aux événements que nous montrent la télévision et le journalisme. Nous n'y sommes pour rien. Pendant que le spectacle nous laisse penser que nous sommes des participants comme Internet qui nous offre des pages pour être vu et qui sont d'abord des pages html sur un écran. Rien d'autre. Pas de célébrité. Pas de participation à l'événement. Juste les factures. En un mot comme en cent : on s'habitue si facilement à l'existence qui nous sape chaque instant un peu plus. La seule arme contre cette érosion qui n'en finit pas reste justement l'appréciation de l'instant qui ne se découpe ni avec une montre ni un calendrier. Nous avons besoin d'aide pour transfigurer une souffrance diffuse et mithridatisée mais constante du premier moment au dernier. Constituer des archives personnelles soutient le face-à-fesse de l'effilochage invincible qui se moque des découvertes scientifiques pendant lesquelles briller fait oublier. Les archives personnelles consignent les mouvements d'une existence, c'est un véritable bienfait. Elles saisissent les victoires et les erreurs, l'utile qui donne le bien et l'utile qui sert le mal. Sur des papiers, des fichiers, photographies, vidéos, objets collectionnés, les archives personnelles forment un corps vivant qui ne dort jamais, contrairement à un individu chérissant sa somnolence permanente sans laquelle il augmenterait ses souffrances. Il faut les consulter et les enrichir car elles sont d'une critique juste dans la masse du quotidien. Elles vous rendent une vision de votre existence que vous leur avez donné. Elles vous responsabilisent. Et sur le registre de la gestion de la mémoire elles construisent un panorama éclairant par les sauts dans le temps que permettent des documents de différentes époques. A vous de jouer.
EXERCICE 2 :
... dites si vous voudriez faire don de vos archives ou non...
Le secret est le cœur du hasard. Et des archives personnelles font œuvre. Des expositions artistiques l'ont déjà pressenti. Bien que trop souvent cautionnées par les références historiques, ces expositions n'ont pu s'empêcher de parvenir à un résultat monumental (milliers d'objets sur grandes surfaces). Des albums familiaux de la période 30-50 se monnayent en ventes aux enchères et chez les marchands d'art. Au-delà du charme incontestable de la vie passée qui semble la grande observatrice du temps présent, le procédé qui consiste à s'étonner secrètement du fait que nous sommes tous en morceaux de toutes les façons (car en vérité nous ne contrôlons que le dernier tour d'écrou pendant que, avant notre geste, il s'en produit une myriade dont nous ne connaîtrons leurs auteurs qu'à la condition de passer nos jours et nos nuits à les identifier) il se trouve le quant-à-soi, la véritable propriété privée, aussi difficile à définir que le je-ne-sais-quoi ou le presque-rien. Dans des archives
personnelles, une grande partie est tenue pour confidentielle par leurs propriétaires. Offrir des confidences c'est faire un don ou voyager léger.
EXERCICE 3 :
Dessiner l'arborescence de votre famille...
C'est une consolation.
ECRIRE AU QUOTIDIEN
EXERCICE 1 :
Commencer un journal de bord...
Deux actions sont à l'origine de la formation d'archives personnelles et de la tenue d'un journal de bord : apporter des éclaircissements et réduire la fuite du temps.
Apporter des éclaircissements. Avant internet, le journal individuel (sorte d'hebdomeros) était intime et plutôt d'accès réservé. Avec le blog, l'intime est sur la place publique comme une bouteille à la mer, comme pour se décharger d'un sac de briques. Mais on dirait aussi qu'il tient du quotidien expérimental d'un chercheur qui consigne pour espérer être utile à des congénères, à autrui pour le moins. Internet a conféré à l'intimité une importance gigantesque et de l'intérêt particulier il a systématisé le passage à l'intérêt général. C'est vaniteux sans voler haut. Pour qu'un journal de bord ait l'ambition de passer du particulier au général, il lui faut l'idée de grandeur, qu'en son sein réside une analyse des mouvements cruciaux de la vitalité dans tous ses états (intact, altéré, complet, fragmenté, etc.) et que l'analyse soit basé sur un être. Quelle clairvoyance à prévoir !
Réduire la fuite du temps. La chronologie est un poison sans remède. Il faut donc trouver un poison qui soit aussi un remède. Internet conserve et diffuse tant que les serveurs durent. La seule solution est d'aller à la source. Et en l'occurrence la source est une fois de plus la germination. Artistiquement le but n'a jamais été de durer mais d'engendrer. Le premier bénéficiaire des archives personnelles n'est plus obligatoirement le cercle familial. Les systèmes de postages ou d'import des galeries virtuelles divisent les contacts en amis et famille qui resteront virtuels eux aussi, présents par leur avatars ou icône et pseudonyme (alambiqués). Mais leurs commentaires prouvent qu'un flux circule dans leur esprit si, comme d'habitude, la présence sur le web demeure active. Car la perception par éclats, clics, reconnaissance rétinienne des caractères, balayage des références optiques se rapproche des rapports entre la rapidité et la sincérité. Dans un rythme effréné il est très difficile de porter un masque longtemps. On finit par se trahir, si c'est le cas. Chassez le naturel, il revient au galop. Donc la sanction tombe vite sur le web. Il y a adhésion ou pas. Cela germe ou non.
La réduction de la fuite du temps est à ce prix, aujourd'hui, si on veut germer. Sinon il reste toujours et encore la belle satisfaction d'œuvrer pour soi.
EXERCICE 2 :
Insérer une citation dans le journal de bord...
Citer un auteur publié et connu épouse le référencement. Un auteur publié et méconnu singularise. Un auteur publié et inconnu encourage.
Citer un auteur publié et connu épouse le référencement. Ce n'est pas internet qui a inventé la référence, cette paresse culturelle. Et si internet a apporté une culture qui vaut ce qu'elle vaut tant que son devenir durera, l'invention du réseau par le truchement des liens, renvois, cautionnements fut établi par cet ensemble plus ou moins mouvant, très argenté, avec de l'argent où on ne l'attend pas, de l'argent où on ne le trouve pas, du talent soumis à des structures administratives, du gâchis selon des spéculations cyniques, cet ensemble qui a été nommé la culture.
Citer un auteur publié et méconnu singularise. Une citation dépeint les inclinaisons de celui qui la donne. S'il a pris la peine de chercher comme un chômeur actif la phrase fulgurante d'un auteur dont le nom ne dit rien à personne, s'il a fait l'effort de lire réellement comme un internaute sérieux ayant le but de percer les énigmes du web un auteur connu peut-être par son nom mais point par ses écrits, c'est qu'il s'est donné le mal de comprendre.
Citer un auteur publié et inconnu encourage. L'auteur a du probablement bénéficié de peu d'éditions qui ont cependant marqué les esprits. Ou bien cet auteur a choisi de publier rarement ses textes. Il n'a pas l'angoisse de montrer ce qu'il crée. L'écriture reste avant tout pour lui une affaire personnelle. Il lui faut s'expliquer d'abord à lui-même le Mystère. Et il considère que seul le Mystère le juge.
EXERCICE 3 :
La notoriété est un état qui a subi une mutation. La célébrité n'a plus rien d'inabordable. Insérer son portrait sur une page web et il sera vu par une centaine d'internaute. La célébrité réclame comme d'habitude du sacrifice. Rien de plus facile d'étaler ses doutes, peurs, et intimités. C'est une célébrité en partage qui ne produit pas de douleur. L'écran filtre. Les commentaires se plient à la modération. On peut aussi ne rien dire de spécial. Le journal de bord sous forme de blog n'a pas, je crois, la mesure d'Internet.
LE LANGAGE PROFESSIONNEL ET TECHNIQUE
EXERCICE 1 :
D'après une note explicative, un mode d'emploi,... noter 5 mots, expressions professionnels, les sortir de leur contexte puis écrire un texte...
Influence... Ou contamination. Cela signifie que la pratique d'une langue possède sa beauté qui doit se défendre contre des domaines d'activités (souvent économiques) prédominants à une époque. Rabelais organisait cette défense il y a six siècles. L'exercice consiste à se rapproprier sa langue où qu'elle soit contenue. Les organisations criminelles sont le comble de l'attitude qui consisterait à laisser la contamination d'un langue par un langage. On retrouve un tel effet appauvrissant dans les paroles qui sont intégrées à la musique entretenue par les gangs américains et relayée par l'industrie.
Par ailleurs au lieu d'utiliser une publication diffusée par un éditeur on pourrait se servir d'une fiche de mode opératoire, mais nous nous contenterons d'une méthode pour écrire un rapport plus rapprochée de notre Remise à niveau.
Donc, dans une méthode d'écriture de rapport (qui est aussi un livre technique) nous trouvons nos cinq mots ou expressions :
relire l'objet
nature de l'accident
moyens
agent de maîtrise
cahier des charges
Je les sors ainsi des chapitres « Analyse, Synthèse, Conclusions intermédiaires,etc. » et des espoirs temporaires de la méthodologie pour les rafraîchir à la source de la littérature. Le déterminant (adjectif qualificatif entre autres), la versification, la métaphore, ont toujours soigné le moindre de mes écrits et surtout mes lettres personnelles.
Par exemple :
Je relis l'objet de votre étonnement dans votre courrier de l'été dernier. Dans le cahier des charges de vos émotions, avez-vous limité les actions de votre sensibilité, et si cela est vrai, ne l'avez-vous mise au rencart au profit d'une sensiblerie de circonstance ? Face à la nature de l'accident sentimental qui a été le notre au cours de la nuit précédente (vous m'avez giflé ; mollement, j'en conviens, et avez pleuré), nous ne sommes pas des moyens comme des adolescents soumis à des images hypertrophiées par des propagandes, nous sommes des adultes et même des parents. Nous avons, je crois, dans le contentement le rôle d'un agent de maîtrise, je veux dire ni celui d'un cadre enfermé dans ses objectifs avec une condamnation à mort, ni celui d'un subordonné sans grade qui exécute la danse du troquet et des loteries parce qu'il ne lui reste pas autre chose. Notre rôle, ma chère amie, est celui du justicier.
EXERCICE 2 :
Imaginez trois mots d'une technique vous ne connaissez pas et les utiliser dans un texte court...
La technique rend curieux, n'est-il pas ? En écrivant on a le temps de se renseigner. In loco on encaisse. Comme sur le lieu de travail ou pendant une formation qui a son rythme, et un formateur « rythmé ». Si je dis à des élèves « Rédigez des résumés d'articles de journaux selon leur qualité que vous aurez apprécié. Retenez en cela l'envie que avez eu d'aller jusqu'à la fin de votre lecture. », la technique est probablement de leur côté lorsque je ne leur parle plus pour qu'ils s'adonnent à leur exercice passionnant. Soudain ils ont un trou de mémoire. Ils ne se souviennent plus de la technique
d'analyse du texte mais ayant des acquis culturels nécessaires, ils inventent. Les mots clés sont pressentis tels des lutins, les idées maîtresses étant des fées, et la synthèse le chaudron.
Lutins, fées et chaudron, me disent-ils, les ont aidé à rédiger ces résumés exigés par la formation. Je suis d'accord. A mon tour j'écris : « Les lutins fixent le sens de l'architecture du texte. Les fées le soutiennent comme les emblèmes d'un château-fort dont il faut obtenir la clé et entrer dans le donjon qui garde le chaudron le sens. »
EXERCICE 3 :
Imaginez un banquier qui s'adresse à vous d'un ton familier...
« Mon bon monsieur, vous êtes dans le rouge.
Il est couru que le blé noir se pointe derrière vous. Je n'irais pas jusqu'à affirmer que j'ai connu une pareille mouise mais je dois faire mon métier. Et celui-ci consiste à prier le chiffre comme un dieu avec votre galette. Cependant il n'en reste plus une miette, et à mordre dans le vide je vais me casser les dents. Je ne crois pas à la petite souris comme vous vous en doutez. Ma crèche étant fermée à l'humour, surtout lorsqu'il est intelligent. Je vous propose de me rendre visite non pour vous passer un savon, nous sommes de l'honorable société. Nous aurons plutôt une causerie au sujet de certains changements.
Je vous salue. »
EXERCICE 4 :
Sortez un métier de son contexte et placez-le dans un autre. Dialogue ou texte...
Les élèves ont alors besoin des langages de deux métiers.
Par exemple un policier dans la boulangerie.
Le policier n'est pas roulé dans la farine ce matin. Devant son pétrin, il a la joie de séparer une baisure (deux pains collés par la cuisson). L'odeur du fournil matraque sa mémoire de souvenirs d'enfance. Il s'enferme dans le nuage blanc et la chaleur
au lieu de vendre les miches. Le procès-verbal de la journée commerciale énumérera le nombre de croissants vendus à l'heure où le policier fera sa nuit.
LIRE ET RELIRE
EXERCICE 1 :
Il est symptomatique que chaque maison d'édition dispose de correcteur-réecriteur pour les formes classiques d'écriture mais aucun ne se risquerait à revoir la copie d'une forme d'écriture originale. D'ailleurs corriger François Villon reste casse-gueule. Pour respecter l'écrit il faut entrer dans son esprit. C'est un long chemin. Ecrire ad sensum en forgeant une syntaxe inattendue est le privilége de l'écrivain.
Un journal écrit avec sa mise-en-page comme s'il déclarait son identité. Et ce n'est plus exactement écrire. La publicité par l'affichage est jumelle de la mise-en-page des journaux. Avec des mots appels plus que des mots clés parce que les premiers sont redimensionés par l'aspect visuel et l'impact sur des réflexes qui peuvent en découler. Alors que dans une lecture est supposé un effort quasi constant, dans la reconnaissance visuelle des mots à la manière publicitaire est ancré un conditionnement jusqu'à réduire certains mots à des lettres qui font office de signalétique. Sexe (mot mort maintenant) devenu X.
EXERCICE 2 :
Inventer une affiche...
Avec les logiciels des séries Office qui propose des dizaines de modèles d'affiches, invitations, etc. la réflexion incluse dans la conception s'est ramollie tant leurs inventeurs se sentent tenus par la neutralité. Or dans un bureau on n'ira pas plus loin que la neutralité qui fait autorité dans un logiciel. La neutralité est nuisible à la créativité. Créer ne peut être que partial parce qu'une personnalité s'engage, s'avance.
EXERCICE 3 :
Inventer une affiche qui dit le contraire d'une affiche connue...
Désignez votre cible pour des raisons qui vous sont propres. Analysez votre cible étage par étage. Titre. Texte. Polices. Couleurs. Graphismes. Et inverser jusqu'au propos.
EXERCICE 4 :
Imaginer une affiche qui annonce la gratuité de tout...
La lecture et la relecture des affiches est bénéfique parce qu'elles ne sont plus lues alors qu'elles sont omniprésentes, envahissantes, qu'elles sourient tout le temps, qu'elles sont toujours de bonne humeur, qu'elles veulent séduire n'importe qui (même vos ennemis), qu'elles s'imposent, qu'elles rajeunissent (en fait on ne les voient plus vieillir), elles vont et viennent selon un ordre dédaigneux du spectateur qui les a acceptées en pleine impuissance.
LES LIVRES
EXERCICE 1 :
Jeu de rôle... Dans une librairie, vous êtes avec un ami qui hésite sur le choix entre deux livres, un roman policier et un histoire sentimentale. Vous lui proposez un troisième livre : un livre sur la peinture.
Bien que des milliers de textes (libres droit ou en partage protégé) soient en ligne, le livre électronique attendra toujours son avènement parce qu'il n'a rien de solennel et que l'écriture demeurera jointe à la chair vive. Nous apprenons à écrire avec un crayon, non un clavier. Nous apprenons à lire en souffrant, non en cliquant sur des icônes. Ce travail sur notre chair et nos premières sensations est une partie de notre besoin de solennité.La solennité est une forme de communication. Elle fait communiquer avec ce qui reste plus grand que la condition précaire soumise à des limites qui se resserrent sans cesse. Le livre de prime saut apparaît plus vaste avec sa forêt de mots, son sens inconnu tant qu'il est encore mutus liber, livre muet ou en attente de lecture. Physiquement la luminescence de l'écran ne peut pas rivaliser avec l'intimité du papier, la préhension de l'objet in-quarto donne une sensation amicale. Et dans la nécessité où nous sommes de nous assouvir de solennité, le livre est notre allié.
EXERCICE 2 :
Jeu de rôle...
Vous êtes un éditeur. Vous voulez publier un auteur débutant. Le texte vous plaît mais l'auteur n'est pas connu. Vous expliquez à l'auteur que vous allez prendre un risque en le publiant. Lui, il est certain d'avoir écrit le livre de l'année. Discussion sur le pourcentage du droit d'auteur.
Si le livre nous aide dans notre pratique de la solennité, l'éditeur a le rôle du marchand de tableaux dans le milieu artistique. On n'a jamais vu un marchand subjugué par la marchandise, son coeur s'emballe pour le tiroir-caisse. Pourtant la peinture est baignée de solennité à jamais. Alors, comment un marchand d'art (ou un
éditeur) peut-il se conduire si froidement, si vulgairement avec des objets pour lesquels nous avons une grande considération non-monnayable jusqu'à sentir qu'ils sont des organes au même tire que l'estomac, les poumons ? Dans les hôpitaux, qui managent l'existence et le décès, la routine abaisse le seuil de vigilance. Souffrir, guérir ou mourir résument le jeu de rôles réels quotidien. L'hôpital est un lieu solennel frappé par la routine. L'aberration s'approche. La routine monnaye la solennité. Antinomie. Assouvir le besoin de solennité est hors-limite, ceci est pour soi, en dehors des circuits sociaux et culturels de l'argent. Il ne s'agit pas d'altruisme mais de rayonnement de la personne. On voit quelles difficultés vont immédiatement se dresser face à une telle attitude. Elle sera accusée d'égoïsme puisqu'elle n'est pas altruiste, de plus sans argent elle n'ira pas loin, et ne voulant pas payer ou être payée, on ne voit pas comment elle s'en sortira. Un éditeur ou un marchand de tableaux parleront de même à un auteur, ajoutant que c'est le public qui les a inventés. D'ailleurs la beauté faisant souffrir, finalement elle n'est pour personne car tous veulent la comprendre avec les circuits socio-culturels de l'argent et du travail. Quant à l'auteur il se permet de préciser que ce qui est vrai n'est pas toujours beau, et ce qui est beau n'est pas obligatoirement vrai.
EXERCICE 3 :
Jeu de rôle...
Vous êtes un libraire. Vous voulez convaincre un de vos clients que le livre qu'il s'apprête à vous acheter ne lui convient ou ne lui plaira pas. Vous faites cela en sachant quels livres il vous a déjà acheté.
Dernière roue du carrosse (à la Cendrillon) du livre, le libraire est, après les sites de vente et les hypermarchés, le maillon vers l'achat du lecteur. Les libraires doivent obéir aux directives des diffuseurs qui distribuent les livres des éditeurs. Ainsi pour obtenir tel titre, un libraire a l'obligation commerciale d'en accepter trois autres, pour telle quantité de publications acceptation d'autres volumes, etc. Cela n'a rien à voir avec la règle de l'offre et de la demande mais avec le renvoi d'ascenseur du aux commissions. Les diffuseurs sont des hommes de pouvoir. Ils rachètent des maisons d'éditions.
TOUT ECRIRE, TOUT LIRE
EXERCICE 1 :
Créer un mode d'emploi...
On peut créer un mode d'emploi à partir de tout (à la longue devenant ou considéré comme objet), d'une fourchette, d'une bombe atomique, d'un salarié, d'un patron,
d'un milliardaire, d'une déjection canine, d'un rapport. Tiens, un rapport.Mode d'emploi d'un rapport.
Description de l'objet :Texte rédigé à partir de l'observation de faits après enquête, et servant à éclairer dans une moindre mesure l'auteur, dans une large mesure les commanditaires du rapports. Le rapport est donc basé en général sur le lancement, l'enquête, la conclusion.
Utilisation :
Un rapport sert d'abord ses commanditaires. Ils lisent l'énumération des faits, des causes, éventuellement une proposition de mesures à prendre. Mais le plus utile est le compte-rendu de l'enquête. Comment l'enquêteur a récolté les renseignements, ses contacts, son cheminement... Le rapport servira aussi chaque membre impliqué par lui et leurs congénères. Comment utiliser les listes de causes, preuves, solutions, conséquences ; cela n'est pas du ressort de tous les lecteurs.
Recommandations :
Utiliser un rapport sans paresse. Lire et annoter. La critique peut porter sur la rédaction (qui ne doit jamais user de métaphores), éventuellement sur la grammaire et l'orthographe, les propositions portées en conclusion.
EXERCICE 2 :
Rédiger un faire-part...
Prévenir des tiers d'un événement personnel. C'est en effet la fonction du faire-part. Qui sont les tiers ? Ils sont ceux qui existent en dehors de votre cercle familial ou même amical et qui ont cependant un certain lien avec vous, par exemple les contacts de votre blog, certains collègues, certains voisins. Qu'est-ce qu'un « certain lien » ? C'est une ambiguïté que internet a résolu à sa manière, avec l'emploi du pseudonyme, de l'avatar et de l'anonymat communiquant. Dans un forum, un chat,un blog on est ce que l'on désire, débarrassé d'une partie pesante de la personnalité : la responsabilité. Internet ne cesse de répéter qu'il est amusant et son esthétique n'est guère compliquée, mieux des hébergeurs offrent des habillages clé en main ne nécessitant aucun effort de conception. Nonobstant dans cette ambiance déresponsabilisée, les internautes communiquent avec un grand nombre de tiers ou de « proches virtuels ». Ils collectionnent.
Le faire-part a aussi la possibilité d'apparaitre sur le web. Sa durée de vie est soumise aux suppressions faciles disponibles dans la boite des courriels. Ecrire un faire-part, l'insérer dans une enveloppe et le poster stabilise simplement l'action sensorielle. On est toujours responsable de ses sens.
EXERCICE 3 :
Rédiger sa carte de visite...
Ce carton renseigne. Donner sa carte à tout venant dénonce une campagne d'information personnelle. Sélectionner les personnes qui la reçoivent donne la couleur sur des relations choisies. On y lit le prénom, le nom, les contacts (mobile, mail), adresse professionnelle, qualité et pourquoi pas une citation littéraire.
LA POESIE
EXERCICE 1 :
Ecrire 4 vers qui riment...
Dans ces sessions de remise à niveau il est bien entendu hors de question d'approfondir un enjeu crucial telle que la poésie. Vivre en gardant à l'esprit que nous voulons demeurer pour un trésor indéfinissable c'est la poésie. Du point de vue du geste écrire en vers c'est jouer avec la respiration très sérieusement. La rime qui charme parfois l'oreille joue aussi avec le souffle et les battements cardiaques. Il y a des poésies dangereuses qui envoûtent des âmes de dix-sept ans à jamais.
Il y a des poésies dangereuses
Qui envoûtent des âmes vertueuses
De dix-sept ans alertes et nées
Elles sont sérieuses, dans leur choix fou, à jamais.
Le vers passe donc à la ligne comme une partition qui demande au lecteur de respirer plutôt ici que là. Le sens par conséquent entre dans la respiration. Et cette physique poétique s'allie parfaitement au fait qu'un poème ne raconte pas d'histoire, ne se plie pas aux péripéties des personnages et des lieux comme un roman. Le poème décrit un état d'esprit.
EXERCICE 2 :
Composer quatre vers sur une personne que l'on connait bien ou sur une autre totalement inconnue... Poésie à travers des proches, poésie à travers des lointains...
Selon l'ambition poétique, nous devons donc dégager ou entériner pour le moins l'énigme d'untel que nous véhiculons tous. Que ce soit la partie obscure, la part qui fait fi de la morale et de la sociabilité, de la famille et du travail, de la place et du rôle. Le poème ne vernit pas, il gratte jusqu'à la substance ; il défait la contenance. Et cela peut être une vraie définition de la contenance, non pas celle qui accommode le
social, la morale et la culture. Concernant cette dernière, dans le long chemin du savoir, elle, la culture, a un air fiscal. Puisqu'est culturel ce qui est connu et répertorié par des structures culturelles (critiques, magazines, musées, galeries, théâtres, etc.), il se trouve donc un étalonnage des expressions artistiques qui doivent leur payer un droit de passage.
Le cheval auprès duquel je suis
Pousse sombre navire
Qui souvent de voguer même
L'âme navrée.
EXERCICE 3 :
A partir des noms des stations du métro, des noms de bateaux, de titres de tableaux, de films, de livres, etc. imaginer une poésie...
C'est un piège.
Dans les efforts de la transfiguration de la poésie, il y a les buts. On ne transfigure pas tout sinon on se fourvoie. Bref, perte de temps dans une tâche immense. D'ailleurs le vers fait court. Il se dépêche. Il n'illustre pas. Il va jusqu'au symbole de la grâce, le squelette, et envoie des appels vers les raccourcis entre le réel massif et la vision joueuse. Regardez tous les poètes, ils étaient des gens sérieux. Vous rigolerez à rapprocher Pigalle de Pire que la galle. Tant pis pour vous.
REDIGER ET RELIRE
EXERCICE 1 :
Appliquer des consignes de http://www.culture.gouv.fr/ pour rédiger une réclamation à une administration...
Les bureaux forment leurs employés indéboulonnables à parler, écrire aux usagers que nous sommes. Même condition de subordonnés sempiternels et pourtant deux camps. Récapitulons JE (le fonctionnaire) devient NOUS. L'usager c'est VOUS. Donc pour l'exercice NOUS c'est vous, l'élève. Et VOUS c'est l'administration.
Vous, Bureau des nuisances sonores de la sous-préfecture, n'appliquer pas, me semble-t-il la Loi de 2007 qui rend un propriétaire responsable des malveillances de son locataire. Nous nous défendons comme nous le pouvons contre des imbéciles qui n'ont aucun savoir-vivre mais une interventions de services officiels, comme le prouvent le prestige de l'uniforme et la peur du gendarme, secouent les rustres et les abrutis. Nous attendons votre intervention, messieurs les fonctionnaires de la sous-préfecture, avant que les paroles ne deviennent des actes entre administrés.
J'ai bien l'honneur.
EXERCICE 2 :
Rédiger un e-mail ou courriel selon les 8 consignes du cours...
(3) Monsieur Je-sais-tout
à (4) Monsieur Je-n'en-pense-pas-moins
Bonjour,
Je t'écris à toi et à deux personnes de notre connaissance. (2) Tu sais que je veux te dire le nécessaire à communiquer. (5) Et seuls nos amis seront au courant. (6) J'utilise le correcteur de Open Office mais signale-moi si des coquilles m'ont échappé. (7) Veux-tu te charger de faire suivre (8) à qui tu sais ?
Bien à toi.
EXERCICE 3 :
En vous rappelant d'une lettre de motivation que vous avez écrite, rédigez une nouvelle lettre de motivation selon les consignes suivantes
utilisez un ton personnel mais non familier
parlez autant de vous que de l'entreprise
donnez de l'importance à votre orientation en fonction de l'entreprise que vous avez choisie
Oui, je l'affirme, Monsieur, ce poste est pour moi. Pourquoi ? Parce que votre entreprise correspond à mes compétences et mon expérience. Je prends à coeur un devenir commun, un bien-être qui n'a d'autre ambition qu'une saine collaboration selon vos objectifs. Je pense que le métier que j'exerce depuis tant d'années et dans lequel j'ai évolué se dirige vers une harmonisation des enjeux économiques et du développement personnel. Votre entreprise m'est apparue comme étant celle où je pourrais utiliser mon dynamisme et le travail d'équipe (surtout entre cadres puisque, comme vous le savez, il n'existe plus chez les subordonnés à cause des très utiles modes opératoires). Veuillez trouver en moi un futur collaborateur actif et un employé dévoué.
Mes salutations distinguées.
EXERCICE 4 :
Raconter par écrit un souvenir avec un ton familier...
C'était il y a quelques temps dans une autre entreprise. L'AM se prenait pour un cadre ; il faut dire que le pauvre turbinait plus qu'un supérieur, avec ces conflits à régler au jour le jour. Sur l'échelle de la grenouille de la boîte, le type au-dessus de
lui était un jeune con parachuté par la direction parce qu'il avait plein son cartable de diplômes et de paperasses, de copies et de notes mais il n'avait jamais touché les fesses d'une secrétaire pour rigoler. Cependant je dis attention, il faut se méfier comme de la peste d'un jeunot comme celui-là, ce n'est pas l'ANPE qui l'a posé dans son bureau neuf, il a les dents longues et pour nous autres, les cadres qui faisons partie du mobilier, c'est un péril. La direction nous demandera de faire la valise pour qu'il s'occupe de notre turbin. Alors avec deux collègues, on lui a appris à chanter. On a troué ses dossiers. On a frituré ses appels téléphoniques. On à rien pu sur les nouveaux logiciels, il les connaissait tous. Il s'est rapidement aperçu du cirque et a démissionné. Mais nous l'avons vu réapparaître en tant que formateur, expert des techniques de management. Toutes les mauvaises appréciations que j'ai eues à la suite de mes formations viennent de lui. Je négocie mon départ.
REDIGER
Rédiger met à plat, littéralement. Rédiger éclaircit car la pensée volatile devient physique par la main, la voix et va se fixer en mots vus sur le papier, l'écran. Rédiger veut dire aussi écrire ce qui est dit. L'écrit peut aussi devenir le dit, comme au théâtre. Lire à haute voix est encore une forme de rédaction. La voix rendant physique des signes (les mots écrits) couchés sur le papier ou en contraste sur l'écran luminescent. Rédiger c'est rassembler et ordonner sur un espace donné ou choisi une architecture de propos, pensées et mots.
EXERCICE 1 :
Une improvisation peut avoir la forme d'un cadavre exquis, d'une contamination ou d'un enchaînement.
Le cadavre exquis. Ce procédé a été promu par les Surréalistes. On écrit un bout de phrase sur une feuille de papier puis on la plie pour la cacher et on la passe à son voisin qui écrit à son tour un bout de phrase, ainsi de suite. On déplie toute la feuille et on lit le résultat aléatoire. C'est en général surprenant, amusant et intrigant. Dans un dialogue improvisé on peut se rapprocher de ce procédé quand chaque interlocuteur dit une réplique sans tenir compte de ce qu'il a entendu mais en lui donnant l'air de faire une liaison (surtout grâce aux conjonctions de coordination et aux adverbes).
A: Peu d'hommes distingue ce qui nuit de ce qui sert.
B: D'ailleurs qui ne fuit pas les réunions et cache ses plaisirs ?
C: Du coup on peut apprendre par les outrages, la vérité qu'étouffe l'adulation.
(Merci Tacite)
La contamination. Quelqu'un donne la note sur une idée, un lieu, un personnage, et les autres suivent en se rapprochant du thème de départ. Par écrit ou parlé.
Par exemple les parties du corps.
A: Je vous abuserais si j'osais vous promettre qu'entre vos mains...
B: Oui mais de quel œil voyez-vous la suite ?
C: A la gorge, nos ennemis nous attraperons !
(Merci Racine)
L'enchaînement. Chacun rattrape ce que le précédent a dit ou écrit.
A: Il a rendez-vous dans le restaurant de la place.
B: Celui qui fait face au square.
C: Je jouais môme dans ce square.
D: Maintenant tu regarderas les tiens après ton rendez-vous.
EXERCICE 2 :
Rédaction de 2 courts dialogues. L'un au passé, l'autre au futur.
A: Le criminel étalait son argent.
B: Je l'ai vu aux informations.
A: Il donnait une nouvelle définition du cynisme.
B: Je me suis dit qu'il ne fallait plus que je vois un criminel qui se donnait en spectacle.
A: Le crime sera une religion d'ici dix ans.
B: La sanction fera rire.
A: Le juge augmentera sa garde-robe.
B: Le criminel donnera des envies.
EXERCICE 3 :
Les hommes viennent en ce monde et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur le bien-commun.
Le libre arbitre consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à un autre : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de limites que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la pratique de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.
La Loi n'a le droit de défendre que les actions dangereuses à la Communauté. Tout ce qui n'est pas garanti par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être forcé à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
LE SENS CRITIQUE
EXERCICE 1 :
Avant de parler de sens critique, je crois préférable de définir une critique, puis chacun pourra se demander s'il possède en lui ce sens ou cette sensibilité.
La critique est une réponse réactive ou une réaction qui raisonne. Un texte est lu, un film est vu, une musique écoutée, un tableau contemplé mais une intime conviction vous oppose par un aspect ou un autre à l'objet issu de l'esprit d'un auteur. La réaction est viscérale et ce qui s'offre devant vous est en opposition totale avec votre sensibilité, vos croyances. La réaction est méditée et ce qui s'offre devant vous ou à vous choque, chiffonne votre intellect, vous avez l'impression d'une tromperie, d'un abus questionnant directement vos convictions. La réaction est mièvre et ce qui est à vous de la part d'un auteur ne vous traverse pas, vous laisse froid. La réaction est souriante et l'œuvre s'installe dans votre existence. D'une manière générale il se trouve une confrontation qui a des conséquences plus ou moins profondes. L'esprit critique c'est d'exprimer verbalement la confrontation. Dans l'exemple d'un livre lu, il est utile de le résumer pour communiquer sur quel terrain vous vous voulez exprimer cette confrontation.
EXERCICE 2 :
Ecrivez ce que vous pensez d'un film que vous avez vu récemment. D'abord donnez un court résumé. Décrivez le personnage principal. Dites, selon vous, dans quelle direction vous a entraîner le film...
Le cinéma aiguise l'esprit critique par excellence parce qu'il combine le texte dit, le son narratif, l'image incarnée et une réalité subjective. Critiquer un film reste complexe parce qu'il n'expose pas toujours clairement son centre névralgique. Pour citer des exemples célèbres, Satyricon de Frederico Fellini montre une orgie permanente dans l'antiquité romaine mais avec son revers, c'est-à-dire que la recherche forcenée du plaisir se révèle creuse, l'explosion du rire affiche un aveuglement des atrocités, la sensualité des corps appartient aux possédants et aux criminels. Dans 2001 l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick la saga de l'Humanité commence par le zéro et se termine par l'infini et une violence inhumaine a contribué à ses étapes. Les résumer devient alors profitables. Revoyez-les.
EXERCICE 3 :
A partir de cet extrait d'une satire (texte ou image qui met en évidence les travers d'une époque, d'un personnage, d'une idée) de Boileau (XVIIe) et des mots-clés mis en évidence, écrivez d'abord les contraires de ces mots-clés puis des vers avec les contraires en vous inspirant de la satire...
Fertile – stérile
été – hiver
renommée – anonymat
peine – joie
misère – richesse
palais – masure
justice – injustice
affront – hommage
colère – tempérance
feu – glace
mérite – faute
mode – intemporel
VIGILANCE ET ABREVIATIONS
EXERCICE 1 :
Personnellement je trouve les abréviations ridicules depuis qu'elles ont pris l'expansion que l'on sait à travers internet, les mobiles et immanquablement le parler. Il est vrai que le journalisme américain avait donné le mot d'ordre. Les administrations gouvernementales ont aussi une bonne part dans l'invasion de ces lettres obscurcies. Que me répond-t-on : il faut s'y faire parce qu'elles sont partout. Si je considère l'ennemi en nombre et non en qualité, je n'estime pas la bataille perdue d'avance. Et si, moi, cela me procure du bien de ne pas obéir à un déferlement qui ne me sied pas ; du bien encore si je lutte à mon échelle et à ma manière contre un appauvrissement de ma langue. Vigilant ici, œil vif encore.
EXERCICE 2 :
Abréger un texte peut aussi conduire à une espèce de code personnel alliant le style télégraphique à des constructions sténographiques (comme une partie de la langue japonaise). Le style SMS a poussé encore plus loin ces coupures en gardant le minimum des lettres d'un mot pour qu'il subsiste une reconnaissance intuitive de celui-ci. Cela donne une sorte de résumé par signaux plus proche du procédé mnémotechnique que de la fidélité au texte. En fait l'abréviation est un système aberrant qui ne peut pas se fixer.
Charb sa flam
Ds tubes de chaudière
Monstr sans rivaux
Machine ss tremblante écorce
Vap + force
80cv
Mé du levier le chauff contraint
Ls tiroirs ouvrir épais cylindre
Rapide gémissan court dbl piston
Roue a patiné ! Vitess sactiv
Sifflé par ! Slt loco
Syst Crampton.
EXERCICE 3 :
Dessinez un logo d'après votre nom. Utilisez d'abord vos initiales puis choisissez des formes géométriques simples ou des couleurs...
A votre appréciation.
DICTIONNAIRES ET REPERTOIRES
EXERCICE 1 :
N'avez-vous jamais constitué un petit carnet précieux consignant tous les mots nouveaux qui surgissaient durant votre enfance dans votre pays natal et fait de même durant cette espèce de seconde enfance qui est le sort d'un étranger en un pays étrange ? C'est le but du répertoire. L'appréciation personnelle du vocable dans la position de l'explorateur en terra incognita par le langage. Le répertoire a aussi la saveur de l'expérience directe des mots nouveaux. En tel lieu on dit plus ceci que cela. Des mots marquants des lieux. Ou des mots marqués par des lieux. Vous sentez que celui qui possède le verbe a des vues sur l'éloquence, cet art avec lequel Antoine, seul, souleva les Romains, satisfaits par l'assassinat de César, pour finalement les retourner contre les assassins. Car, bien que de nos jours confus, les mots semblent affaiblis et esclaves de parades capricieuses, ils restent, quand ils sont respectés dans leur sens profond et leurs formes exactes, une armée valeureuse et pleine de sang froid au service d'un individu qui devient dangereux dans sa maîtrise, dangereux pour une assemblée qui ne trouve pas ses mots mais qui s'abreuvent des mots qu'on lui jette.
EXERCICE 2 :
Choisir un mot simple et sans s'aider du dictionnaire rédiger sa définition...Puis choisir un mot unique pour tous les élèves. Et avec toutes les définitions de ce mot, en dégager une seule.
Enfant, les mots, au tout début, sont des portes hermétiquement closes. Puis, souvent par l'audition et un cerveau neuf, vierge donc extrêmement réceptif et alerte, les mots sont comme devinés par une intuition linguistique. On sait aussi quand leur prononciation est de travers, sonne faux et on se réajuste à la bonne musicalité comme si une mémoire formait des coordinations à grande vitesse. Le dictionnaire est une grande mémoire. Il nivelle. Immense niveleur. Des mots il est le scientifique
mesuré et impartial. Les définitions qu'il archive doivent convenir à tous, peut-être, mais surtout à une clarté absolue. Partant de cette méthode, de toutes les définitions qui seront trouvées par les élèves, sera-t-il possible de n'en former qu'une ?
EXERCICE 3 :
Donner la définition d'un mot sans le citer et trouver ce mot...
Le chemin inverse...
EPISTOLAIRE
EXERCICE 1 :
Ecrire une lettre à un ami perdu de vue et revu récemment.
Recherche des mots-clés
Lecture à voix haute.
Correction collective.
C'est un exercice sur l'utilisation imprévue d'un texte. En effet le ton sera certainement intime. Réaction de retrouvailles, souvenirs personnels. Les mots clés seront révélateurs du sentiment et de l'émotion. La lecture à haute voix fera passer l'intimité dans le public. La correction collective transformera un moment personnel en un matériau pédagogique. Ambition d'écrivain.
EXERCICE 2 :
Ecrire une lettre véhémente de réclamation à une administration...
J'ai reçu hier votre lettre de rappel. Comment osez-vous, scribouillard anonyme, terré dans son bureau et l'institution, comment osez-vous m'envoyer une troisième lettre de rappel pour un contentieux déjà réglé ! Dire que la Loi m'oblige à me tempérer et vous protège. C'est injuste une telle situation et vous en profitez, incapable notoire, car si je suis un numéro pour vos services, vous en êtes un autre.
EXERCICE 3 :
Ecrire un mot d'encouragement à un ami qui va passer une épreuve...
Mon ami, je suis en pensée avec toi pour l'épreuve que tu vas passer demain matin. Je connais ta détermination, elle s'est manifestée à plusieurs reprises, j'en fus le témoin. Je crois que tu t'opposes non à plus fort que toi mais sûrement plus égoïste (nous le sommes tous cependant, je nous connais, nous ne pourrions pas écraser un adversaire, plutôt lui montrer qu'il doit renoncer à nous attaquer). Tu tiens parole, tu ne communiques pas ta peur, tu vas jusqu'au bout de ce que tu entreprends. J'ai pleinement confiance en toi. Ton ami.
LE SENS PROPRE ET LE SENS FIGURÉ
EXERCICE 1 :
Décrire par écrit une image choisie. Cette image peut être mentale (un souvenir, un rêve) ou une photographie...
Par boutade on pourrait dire que la partie littérale d'un texte c'est le sens propre, la partie littéraire c'est le sens figuré. Dans le taoïsme il y a cinq enfers, l'éviscération, l'arrachement du cœur, l'ablation de la langue, le feu, le poison. Parvenir à surmonter les cinq enfers donne droit à l'immortalité et à deux paupières par œil. Il faut aussi prendre en compte qu'une grave maladie peut aussi permettre à entreprendre le parcours de l'immortalité. Je prends ces dires taoïstes pour des paraboles. L'éviscération correspond à la fin du nourrissement, l'arrachement du cœur à celle de la respiration, l'ablation du langage à celle du langage, le feu est la nourriture inhumaine de la transformation des éléments, le poison est ce qui peut contenir le remède comme l'enseigne la médecine. Et c'est une religion qui le dit, donc une pensée qui place toute sa conviction dans la force de l'esprit (force qui par ailleurs n'a jamais été explorée correctement). Par conséquent ce symbolisme s'est constitué pour ouvrir une porte imprévue par l'ordinaire. Et c'est ici que se situe l'importance du sens figuré par rapport au sens propre : un apport à la transfiguration. Obéir quotidiennement à l'ordinaire rapproche des exercices dus à la domesticité (les efforts au travail, avec les autres, avec le domicile, l'argent) et quand on enquête sur le phénomène du harcèlement moral on s'aperçoit qu'une telle obéissance reste totalement insuffisante pour vivre. L'entreprise même en devient malade de demander hypocritement à ses employés une scission entre la fonction et la personne alors qu'elle veut des salariés un investissement sans fin dans la fonction. Or si la personne se met de côté comment s'investir réellement et engager estime, reconnaissance, loyauté, fidélité, ferveur ? Impossible. Le sens propre (l'entreprise) se trouve dans une situation identique par rapport au sens figuré (la personne).
EXERCICE 2 :
Jeu de rôles. Vous essayerez de vous comprendre avec des gestes et sans dire
un mot.
Je suis dans la neige jusqu'aux genoux. J'essaye d'avancer vers un arbre. C'est la forêt autour de moi. Elle, si majestueuse. Aujourd'hui si silencieuse. Je veux me nourrir. J e réfléchis, regarde avec ma tête qui tourne. L'écorce. Des plantes sous la neige. C'est un rêve. Je veux la justice. Je suis n'importe qui en colère. Je dois me défendre. Alors je chasse. Je fais de moi un appât à braqueurs. Je leur fais croire que je déambule sans défense sur leurs territoires, les zones de non-droit. J'ai été par leur faute soumis à l'injustice du mal et de la brutalité. Je me divise. D'un côté je m'en vais tuant les braqueurs, de l'autre je renter chez moi pour être un employé modèle. Désormais les braqueurs ne seront plus impunis, ils ne verront jamais venir parce que je veux rester n'importe qui. La célébrité sacre les imbéciles. Les vies secrètes vont plus loin.
EXERCICE 3 :
mots clés :
arts
émancipe
brise
unité
imprimerie
révolution
précurseur
Avant l'imprimerie, la réforme n'eût été qu'un schisme, l'imprimerie la fait révolution. Que ce soit fatal ou providentiel, Gutenberg est le précurseur de Luther. En même temps que les arts, la pensée s'émancipe de tous côtés. Le seizième siècle brise l'unité religieuse. Les hérésiarques du moyen-âge avaient déjà fait de larges entailles au catholicisme. Otez la presse, l'hérésie est énervée.
INTERNET EST UNE QUESTION DE VERBE
Internet est autre chose qu'une révolution. Internet est une rupture. Un casseur qui a gagné son droit à la parole. Rien de doux avec l'apparition du réseau. La preuve en est que des entités aussi puissantes que les entreprises ont suivi la caravane sans protester. Les entreprises et Internet... L'Alliance. L'Abattoir. Dans le libre exercice de la créativité, les êtres atypiques n'ont pu que s'emparer du réseau. S'emparer du réseau, les chers petits... Parce qu'enfin leurs productions sont visibles ailleurs que dans leurs pochettes, tiroirs, ateliers, et sous les yeux des proches ; ils imaginent qu'ils acquièrent enfin l'audience et l'attention alors que les miettes du public ne leur accorde que des visiteurs.
Internet reste l'illustration parfaite de l'illusion du grand mouvement d'ensemble. Le mot d'ordre, l'ordre impérieux même c'est : il faut être ensemble et avancer, agir, gesticuler, danser, regarder, travailler ensemble. Et mourir ensemble comme à la guerre, non ? Oui comme à la guerre, aller à la guerre pour mourir
ensemble, ne pas mourir seul (mot qui ne s'écrit jamais au pluriel). Mais il y a l'hypnose. Nous sommes en état hypnotique naturellement les trois quarts du temps. C'est notre lot, je voulais dire le lot du Nous. Au moins là, nous sommes ensemble. Nous ne veillons plus. Nous tardons. Nous allons dans une nuit qui nous a été vendue, une nuit commercialisée avec des anesthésies alcoolisées, des rencontres organisées par Internet. J'écarquille mes yeux et sur un écran je vois une autorité. Sur un site de rencontre le courage qu'il fallait pour aborder une inconnue, l'investissement plus que personnel qui était nécessaire pour faire naître une relation deviennent inutiles. Internet et le site me présentent, recrutent des têtes, me donnent des contacts et une procédure des premiers pas, des premiers mots puis une suite, une manière d'opérer qui est le style du site, celui qui est devenu le style de l'internaute. Et de l'autre côté de l'écran c'est pareil, elles obéissent, elles cherchent dans la chasse érotique, font le marché d'hommes, s'offrent, sourient, parlent, correspondent. Et le terrain de la séduction ayant été soumis aux terrassiers du site, à l'autorité d'Internet, les solitudes (mot aujourd'hui toujours au pluriel) le Nous se consolide. Et comme dans le journalisme où tout est rédigé en radio, presse écrite, télévisuelle ; tout a été rédigé par le site. Nous avons rédigé le Nous pour lequel nous écrivons dans les limites qu'il impose. Le Verbe est innocent. Il est l'enfant si vivant qu'il fatigue les adultes vieillissant c'est-à-dire dérangés dans leurs habitudes qui sont connues : suivre, tarder, participer. Le Verbe remet à zéro chaque jour comme un enfant qui laisse peu de répit.
EXERCICE 1 :
Créer un code de site de rencontre. Ecrire une phrase clé valable pour toute rencontre...
EXERCICE 2 :
... c'est inéluctable Internet trouvera sa conclusion car c'est un système. Comment imaginez-vous la conclusion du réseau ? Quelles formes cela prendra-t-il ? Trouver les mots-clefs d'une telle situation.
EXERCICE 3 :
Tout commence dans l'esprit et tout finit par lui. Imaginez la fin d'Internet...
Si le papier (recyclé) disparaît...
NIVEAU 2
INTRODUCTION
Par rapport au public ayant un niveau I, ceux du niveau II ont plus longtemps expérimenté leurs connaissances en français. Ils sont passés de la rédaction à la dissertation, et même du cours de français au cours de philosophie. Ils ont donc étudié plusieurs façons de manier la langue : rédiger, disserter, analyser et synthétiser. Mais, au risque de me répeter, l'évaluation s'est faite à partir des acquis culturels de chacun et non sur une base scolaire.
Par la rédaction d'un texte court au passé ou au futur relatant un souvenir, un événement personnel, une observation quotidienne où ils puiseront dans leur bagage culturel. Ainsi ils pourront se servir de ce qu'ils savent de la forme d'un texte et écrire dans le style qu'ils préféreront (dialogue théâtral, explication théorique, narration)
Puis une « lecture publique ».
Commenter la syntaxe, noter la grammaire et l'orthographe.
Après cette évaluation, on proposera d'axer les cours sur les rapports entre l'image et l'écrit. Pourquoi ? L'image est devenue le premier stimuli de tous les publics. Ce qui est vu -même sans parole- est jugé. La parole pourtant est toujours présente car c'est elle qui a donné naissance à l'image. La Tour Eiffel sans son nom serait un machin, spécialement pour les touristes.
L'IMAGE ECRITE : Qu'est-ce qu'un scenario ?
Approche de l'écriture d'un scénario d'un film ou d'un film de télévision. La distinction est la même que celle faite par le langage selon l'interlocuteur, c'est-à-dire en fonction du public pour un film. Il faut savoir que pour tout film produit et diffusé il y a en amont écriture. Que ce soit une émission de télévision, un jeu télévisé, un documentaire, un talk-show, et même une réunion politique, etc.
EXEMPLE :
1. INT. (indication d'une scène filmée en intérieur ou en extérieur, EXT.). MAISON (indication du lieu). NUIT (indication de temps).
TRAV.AVANT (travelling avant, indication du mouvement de la caméra). PLAN MEDIUM (indication du cadrage). PIERRE et PAUL (les personnages de la scéne)
DIALOGUE. ACTION
Exercice 1 : ECRIRE UN SYNOPSIS D'UN COURT-METRAGE
Un synopsis est un texte qui résume un film du point de vue des péripéties, les faits, les gestes, les personnages, les lieux.
EXEMPLES : extrait du synopsis de «Sombre» (1999) de Philippe Grandrieux
Un marionnettiste déambule en croisant le Tour de France. Il va d'une représentation du Grand Méchant Loup à une autre. Ceci est sa partie claire. Sa partie sombre réside dans le fait qu'il est un assassin en série. Il rencontre des femmes et les tue chez elles, dans la forêt. Il s'enivre, les enivre puis de ses seules mains les étouffe. Ce qui est visible (une fois de plus) c'est qu'il les tue dans l'impossibilité de les aimer ou de leur dire qu'il les aime, littéralement, à la folie. Il cherche et face à son échec il détruit. Puis, un jour, sur une route encore, et sous une pluie qui le coupe toujours plus du monde, il rencontre Claire. Et il ne la tue pas. Puis Claire l'emmène dans sa famille. Il rencontre sa sœur. Au cours d'un bain de minuit, la sœur lui dit « Claire est vierge. » Les trois vont se baigner un après-midi et le marionnettiste veut tuer la sœur. A cause de Claire qui le voit dans son horreur. Il renonce au meurtre, séquestre les deux femmes, essaye de les violenter sans succès, enlève Claire pour une nuit d'errance folle pendant laquelle le marionnettiste prend conscience qu'il a trouvé celle qu'il cherchait. Dans la nuit noire, sur le bord d'une route, ils s'aiment puis se séparent dans cette même nuit. Plus tard le marionnettiste est dans un bois, tue une jeune fille, s'enfonce parmi les arbres, disparaît. Claire dit à une femme qui l'a recueillie, «Mon époux est en voyage. »

Le synopsis est précis et donne d'emblée l'ambiance du film en le situant historiquement et l'aspect le plus stimulant du film.Imaginer la suite de l'un des extraits ci-dessus.
Exercice 2 : ECRIRE UN SCENARIO DE FILM d'une durée de 1 minute.
1. Les participants écriront donc un scénario de 3 ou 4 scènes inventées ou déjà vues.
Puis le scénario sera retranscrit en page littéraire.
Puis retranscrire en story-board
Qu'est-ce qu'un STORY-BOARD ?
C'est l'histoire racontée et découpée en dessins très schématiques indiquant l'image souhaitée pour chaque plan.
Un PLAN est une position de la caméra.
Exercice 3 : ECRIRE UN SCENARIO DE BANDE-DESSINEE D'UNE PLANCHE
Effectivement une bande-dessinée s'écrit avant d'être dessinée. Elle peut s'écrire comme un texte ou découpée comme un scénario de film planche par planche, case par case. Une planche c'est une page, une case une image. Mais il faut retenir que la bande-dessinée s'est libérée de son inspiration cinématographique et invente ses propres manières de raconter une histoire.
EXEMPLE :
PLANCHE 1
1
CASE 1
Le chef des pirates entend des coups de canonvenant de l'horizon.CASE 2 :
Le chef des pirates sonne la cloche d'alarme.Décor : Le navire, la merDialogues:
Bruits de fonds: " Boum ! Cling !
Le Chef des pirates : Alerte !
2
CASE 3
Le chef d'orchestre allume un flambeau.Personnage(s) : Le chef des pirates et deux marinsDécor : le timonCASE 4
des navires au loin
Imaginer une planche avec ses cases, personnages, décors, dialogues et onomatopées (bruits).
Rappel et architecture :
PLUSIEURS SUJETS MAIS VERBE AU SINGULIER (PREMIERE PARTIE)
par ET
L'un et l'autre veut la victoire.
(mais aussi
L'un et l'autre veulent la victoire)
par OU
L'or ou l'argent ne vaut pas la liberté.
par NI
Ni la violence ni les armes ne remplace le courage.
VOCABULAIRE :
Le SUFFIXE peut changer le NOM en adjectif
-eux/euse + avantage = avantageux
-ant/ante + rayon = rayonnante
-al/ale + parent = parental
-ier/ière + prison = prisonnière
INTERNET ET LA PUBLICITE
Internet est incontournable, certes. Mais écrire à la main est-ce faire preuve d'une résistance inadéquate ? La situation ne veut-elle pas plutôt conserver tous les outils inventés pour communiquer ? La modernité n'est pas le rejet de toutes les anciennes expériences sinon l'entreprise serait une nurserie.
DEBAT :
Internet est un espace industriel.
FLUX ET COURANT :
Que vend-t-on sur internet.Réellement tout.
En fait n'importe qui peut se transformer en vendeur.
C'est la zone franche du réseau.
La mère, le père, les employés peuvent vendre ce qu'ils veulent.Des souvenirs et une surcharge de rancune
des babioles, des objets de collection
des affaires domestiques, l'ancien et le nouveau
car le nouveau peut être en double
pour cause de double emploi
et il y a des choses trop vieilles
ou bien le numéraire vaut toujours mieux que les objets
mais pour vendre il faut faire connaître don produit
la petite annonce et la vente aux enchères aident le processus
au niveau amateur
dans l'autre niveau, celui des professionnels il y a la publicité
être publicitaire sur internet est paradoxalement
moins instantané que sur une affiche dans la rue et le métro
parce que le sensoriel face à l'écran est d'une nouvelle nature
ses possibilités de captation suivent le clic
l'internaute engloutit de l'image
il capte des signaux traditionnels, communs
dans une vitesse d'exécution de l'oeil à main
et cette main n'est même plus regardée en train de faire
l'oeil ne pense plus la main face à l'écran
ce rapport physique institué par l'informatique a été pris en compte
par la publicité sur internet
les couleurs doivent diviser l'écran
les mots sont des tags
les phrases sont la deuxième vague pour ceux qui soudain veulent en savoir plus
et surtout internet marchand a évité le piège de se nourrir de lui-même
il dispose de relais en dehors du réseau et de l'écran
ce qui est vendu à grande échelle par l'internaute professionnel
se retrouve dehors dans le monde réel
par des références à des marques connues et une culture publicitaire institutionnelle
toute publicité est une manipulation
la base de son information est une recherche de la suprématie
on ne partage pas dans l'espace publicitaire
on doit marquer l'envie et le besoin
quand l'image utilisée à des dimensions gigantesques c'est évident
mais quand l'image a la grandeur d'un écran c'est à l'intimité du consommateur
qu'il faut appliquer le procédé de l'envahissement du slogan et de l'affiche
le consommateur ne doit pas lire l'image ou les mots
il doit les accepter rapidement
ou par saccades
grâce à la pratique laborieuse du référencement et de la production de liens
il ne s'agit en rien de code
le spam est un prospectus qui ne coûte rien à la distribution
et par effet d'accumulation détaché de présence matérielle
finit par trouver une attention à défaut d'une audience.
Exercice 1 :
Choisir parmi :
un mobile qui n'a rien de nouveau
une calculette scientifique très complexe
un voyage charter pour l'Irak
une mutuelle à 300% de remboursement pour les cas d'amputation
et écrire la page publicitaire pour internet.
Rappel et calcul :
L'ADVERBE DE QUANTITE S'ACCORDE AVEC LE VERBE QUAND IL EST SUJET :
Beaucoup ont pris le train.
Peu de couleurs apparaît sur la toile.
VOCABULAIRE :
Le SUFFIXE peut exprimer une diminution ou une mauvaise opinion
-eau/-on/-elle/-et/-ette : plus petit
chainon, lapereau, ruelle, sucrette
-ard/-asse/-aud/-âtre : péjoratif
mouchard, bavard, fainéasse, salaud, bellâtre
Internet est un grand espace commercial. La publicité s'y est naturellement invitée. Elle procéde par identification d'une clientèle potentielle : envois de mails, bannières, bandeaux, liens, échange de fichiers, etc. finissent par amplifier la présence d'un produit. L'ensemble est largement écrit... Lu, c'est moins sûr. Il en restera toujours une trace sur la toile.
Exercice 2 :
Inventer un produit. Lui faire sa publicité. Sur papier ou sur PC. Rédiger le déscriptif. Argumenter.
Exercice 3 :
Composer une page publicitaire pour la tournée d'un clown.
Son nom.Son maquillage.Sa phrase favorite.
LE JOURNALISME
DEBAT :
Que font les journalistes ?
Leurs langages (voir illustrations)
Revenir cependant sur un débat crucial qui dure : le tri des faits, est-il objectif ?
FLUX ET COURANT :
La première d'un quotidien lance un appel.
Et des nouvelles. Des nouvelles. Peut-être des noms.C'est un spectacle.
Oui un vrai spectacle vu de loin.Fouiller l'événement demande du temps.
Et réclame de l'attention. D'ailleurs après.Que faire. A-t-on lu tout ce qu'il y avait à lire sur le sujet.Sans être pour ou contre. C'est difficile.Pourtant le journaliste s'y est pris ainsi.Ni pour ni contre. Il a vu. Il a constaté.Il a enquêté. Et il l'a écrit. Son journal nous le rapporte.
C'est souvent l'ordinaire qui est décrit. Le malheur.
Au moins un moment de tension
C'est un mouvement qui se divise en action et réaction.Des acteurs connus ou inconnus forment l'action.Les journalistes s'occupent de la réaction.Et ce qui est dit par un journaliste n'est contenu dans une voix.Sa voix c'est le journal.Le nombre d'exemplaires.
Il réagit donc et devient un messager.Il cherche le lieu et les acteurs.Il transforme en mots des actions.
Il engage sa responsabilité.
EXERCICE 1 : Ecrire un article. Oui mais lequel ?
- Choisir son journal et écrire d'après le style de celui-ci. Lecture et correction.
Une chronique ?
Article consacré régulièrement au même sujet
Une nouvelle ?
Article relatant d'un événement qui vient de se produire
Un scoop ?
Information dont un journal a l'exclusivité
Une viande froide ?
Article nécrologique
Un fait divers ?
Evénement de la vie quotidienne
Une enquête ?
Reportage de fonds sur un fait, un thème, un personnage
Un reportage ?
Article rapportant ce qu'un journaliste a vu et entendu
Une brève ou une dépêche ?
Information rédigée en termes succinct
_______________________________________________________________
Rappel et musique :
L'ACCORD DU TITRE D'UNE OEUVRE (EN TANT QUE SUJET) AVEC LE VERBE EST UNE QUESTION DE STYLE :
Tintin et les oranges bleues est une bande-dessinée de Hergé
MAIS AUSSI
Tintin et les oranges bleues sont une bande-dessinée de Hergé.
VOCABULAIRE :
Le PREFIXE peut donner une indication sur le sens d'un mot
en-/em- : dans
enfermer, emparer
a-/é- : rendre plus
allanguir, émarger
MAIS a- peut aussi être ap-, as-, ag, al-, etc.
apporter, agrandir, allonger, assombrir
inter-/intra-/intro- : entre, parmi, au milieu
international, intraveineux, introspection
trans- : au-delà
transcontinental
Exercice 2 : ECRIRE UNE PETITE ANNONCE A paraître DANS UN JOURNAL
La petite annonce -plus que jamais avec internet- est devenue d'un emploi commun. Se faire comprendre exactement en rédigeant une annonce est une véritable écriture. Que veut-on dire ?
Vendre, acheter ou chercher ?
À qui s'adresser ?
Qui diffusera l'annonce ?
Deux styles radicalement différents, LE CANARD ENCHAINE (quotidien satyrique de longue tradition ayant développé son propre langage) et LA MONTAGNE (grand journal régional, diffusé en plusieurs versions dont ici sa version web). Nous voyons donc que le journalisme peut prendre plusieurs visages.
EXERCICE 3 :
Choisir deux journaux et relever les différences de style, de langage , d'informations et de mise en page (s'aider des exemples ci-dessus)
LE MANUSCRIT DU ROMAN
Dictée:
« La musique dite abusivement tekno est une industrie de resquilleurs qui va de paire avec l'obésité galopante, car la pensée aussi a sa surcharge pondérale. »
Denis Protéor, Les justiciers.
Exercice 1 :
dégager les mots-clés
ABUSIVEMENT – RESQUILLEURS – SURCHARGE parce que l'auteur a voulu appuyé sur la lourdeur de la situation contemporaine en employant des mots qui outrepassent la mesure ou qui font déviance.
Puis remplacer ces mots-clefs par d'autres de telle sorte que la phrase exprime le contraire de ce qu'elle suggère
ainsi « La musique dite justement tekno est une industrie de professionnels qui ne va de paire avec l'obésité galopante, car la pensée aussi a sa pondération. »
Ensuite inventer une phrase qui peut répondre au même processus d'inversion du sens.
Débat :
Qu'est-ce qu'un manuscrit de roman ?
Le manuscrit d'un roman est sa première version écrite ; autrefois écrit à la main, plus souvent aujourd'hui composé sur un écran de PC aidé de la correction automatique et du copier/coller.
Comment s'écrit un roman ?
Il y a mille façons d'écrire un roman dont l'axe directeur est LA SUBJECTIVITE. C'est un être et son histoire qui écrivent un roman même, d'une certaine manière, lorsqu'il s'agit de l'histoire qu'il a envie de raconter.
Le plan de travail ?
Chacun se donne son plan de travail, un roman pouvant s'écrire comme il vient cependant il faut déjà avoir en vue LES PERSONNAGES, LES LIEUX, LES EPOQUES, LE GENRE (quoique ce critère se soit énormément assoupli depuis plusieurs années puisque les genres se mélangent de mieux en mieux). Quoique certains personnages et lieux apparaissant augré de l'écriture.
Les recherches ?
Le vécu
La narration autobiographique peut se romancer, c'est-à-dire qu'à partir de faits personnels découlent une action qui a les allures d'une fiction.
L'inspiration
L'inspiration est aujourd'hui encore mystérieuse dans son mode opératoire, ce qui l'est moins c'est le travail que nécessite son développement à l'écrit : beaucoup de travail. De la maturation à la mise en forme (ou la rédaction proprement dite). Disons simplement :
Il faut choisir celui qui parle :
- l'écrivain comme s'il était un observateur de l'histoire qu'il est en train de raconter
- le narrateur inventé par l'écrivain et qui raconte l'histoire, et qui peut donc être un autre personnage
- le personnage, qui peut être celui qui raconte un moment précis
l'histoire
La conjugaison des verbes(passé, présent, futur), l'utilisation des pronoms (je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles) permettent d'identifier une umltitude de niveaux de narration (témoignage direct : le personnage raconte ce qu'il est train de regarder
témoignage indirect : le personnage raconte ce qu'il a vu).
Il faut décrire :
La description raconte ce qui est vu, ressenti, fait par les personnages mais aussi les lieux où ils sont, les déplacements qu'ils font, les changements qu'ils provoquent, les autres personnages qu'ils rencontrent. Le vocabulaire joue alors un rôle primordial car il possède l'exactitude. (Jean serre la main d'un grand homme muet. Jeanne embrasse son père sur le front car toujours assis puisque trop vieux).
Mais la conjugaison des verbes marque les actions de son empreinte. En général la langue française considère :
l'imparfait de l'indicatif exprime une action longue dans le passé (il faisait, il parlait)
le passé simple donne une impression de courte durée (elle parla, elle fit)
le présent dit narratif apporte une coloration intemporel (le seigneur du château fait sa ronde avec les chiens de la meute)
Il faut rythmer :
Le roman étant inscrit dans la vie fait appel à des repères bien réels. Les quatre points cardinaux (Nord, Sud, Est, Ouest), les quatre éléments (eau, terre, feu, air), aux paysages fondamentaux (montagne, plaine, champ, forêt, mer, ciel, etc.), aux passions humaines (amour, haine, etc.). Ces repères rythment le roman autant que les formes de chaque phrase et des métaphores utilisées. Une métaphore est une image utilisé pour exprimer une idée aussi profondément que possible (« vide comme l'arbre mort », « habitude dérisoire face au ciel immense », « sentiment enflammé comme le rouge d'un coquelicot », etc.
Exercice 2 :
Sur 5 pages comportant une 2 à 4 phrases par page, commencer un petit roman en dégageant deux personnages. Insérer des chapitres.
Exercice 3 :
Faire parler le narrateur d'une histoire comme s'il était le spectateur direct de celle-ci.
Exercice 4 :
Ecrire un texte uniquement à base de METAPHORES.
RAPPEL ET VOYAGE DANS LE TON :
PLUSIEURS SUJETS MAIS VERBE AU SINGULIER (DEUXIEME PARTIE)
Quand on exprime des nuances pour un même état :
Le courage, l'endurance, la volonté a formé le vainqueur.
Mais quand on exprime plusieurs étapes d'un même état on met le verbe au pluriel :
Le vent, la tempête, l'ouragan ont dévasté la région.
VOCABULAIRE : Un PREFIXE peut donner le SENS d'un mot
re-/r- : répétition, retour
refaire, relancer, rattraper
pré- : avant, devant
préhistoire, prémunir, prévention
pro- : en avant de
projetter, promouvoir, prolonger
im-/in-/il-/ir-/mal- : contraire
immoral, inversé, illogique, irréversible, malhereux
mono- : un
monoparental, monographie
bi- : deux
binôme, bipolaire
pluri- : plusieurs
pluridisciplinaire
LE MANUSCRIT DE THEATRE
Le manuscrit de théâtre est un dialogue entre des personnages accompagné parfois d'indication de jeu de scène appelées DIDASCALIES.
EXEMPLE :
MAURICE :
Tu m'écoeures !
(Il fait avec sa tête le geste de rejeter du front une impossible mèche de cheveux)
LEFRANC :
N e peux pas te voir ! Ne pas t'entendre ! Ne pas sentir ! Même tes tics me font mal. Je ne veux pas les emporter en sortant.
MAURICE :
Et si je refuse ? Tu m'en veux d'être en forteresse depuis peu de temps. Tu aurais été heureux de voir mes cheveux tomber sous la tondeuse.
(Haute Surveillance, Jean Genet)
Exercice 1 :
Créer un dialogue entre deux personnages imaginaires ou pas.
Exercice 2 :
Ecrire un dialogue à partir d'un texte sans dialogue.
EXEMPLE :
« Crever de faim n'est agréable en aucun lieu du monde ; mais l'on convient, je crois, qu'il n'y a pas de pire endroit pour crever de faim que cette bonne ville de Paris. Les manifestations extérieures de la vie y son si pleines de gaîté, on s'y sent comme à une immense terrasse de café, les maisons sont si élégantes, les théâtres si nombreux, les véhicules y circulent si vite que l'homme chargé de soucis ou tourmenté par la souffrance physique y est plus complètement livré à lui-même. » (Les Trafiquants d'épaves, R.L. Stevenson).
Réécrire sous forme de dialogue :
Est-il possible de crever de faim dans un lieu agréable ?
Certainement.
Et où ?
A Paris, évidemment.
Pourquoi ?
Parce que Paris grouille de vie et de mouvement et que cela ne s'arrête pas pour des gens qui meurent de faim.
Voulez-vous dire qu'à Paris on s'amuse et rit en sachant que sur les trottoirs meurent des personnes qui ne mangent pas ?
Je l'affirme.
Que faisons-nous à Paris.
Exercice 3 :
Ecrire un dialogue en marquant d'une particularité chaque personne qui parle.EXEMPLE:
Je dis que les bonbons valent mieux que la raison.
Moi, je me souviens de ce que disait ma maman.
Je dis et redis que l'instant de plaisir n'a de cesse que de chercher son chemin au-delà de la raison.
Moi, je regrette les avertissements plein de sagesse de maman.
Je dis que comme moi ta maman aimait les bonbons.
Moi, elle ne m'en a jamais parlé.
L'un emploie « Je dis » à chaque phrase, l'autre « Moi ». Particularités souvent entendues.
LA RELATION IMAGES ET TEXTES
Dictée :
« C'est à lui que j'aurais dû me confesser. La confession eût été moins attendrissante, moins théâtrale, mais, pour moi, elle eût été plus féconde. Je me cramponnais maintenant de toutes mes forces à ce monde d'autrefois, ce monde paradisiaque, dans lequel j'étais retourné et qui m'avait accueilli avec miséricorde. »
(Hermann Hesse, Demian)
Exercice 1 :
correction
dégager les mots clefs et des images
inventer des associations THEATRE/MONDE/PARADIS et les développer en un texte court.
Débat :
Il se trouve des mots qui ne sont plus lus
mais regardés et compris comme des images
Des mots omniprésents que la perception attrape
plus qu'elle ne les décrypte.
Il se trouve des mots qui provoquent un flux tendu d'images.Parfois des rêveries.
Pourtant on demande toujours des commentaires avec des photographies
Alors que l'art photographique devrait se passer de mots
l'autre langage du silence va si bien à la photographie
qui en s'articulant dans un cadre fait justement éclater ce cadre
et crée son propre langage
celui qui n'a pas besoin des mots
ainsi en est-il des autres médiums artistiques
peinture, sculpture, architecture, musique, vidéo, numérique
qui peuvent se passer des mots, qui peuvent se suffire à eux-même
cependant peut-être voit-on qui est majeur et qui ne l'est pas encore
si un art peut se passer des mots il est reconnu majeur
des images qui ont besoin d'être préciser en termes font un aveu d'insuffisance
ainsi le cinéma qui puise sans cesse dans une traduction du roman en images
avoue chercher encore sa voie
l'indépendance des médiums artistiques les uns par rapport aux autres crée autant de mondes
autant d'outils de perception
ou bien s'agit-il d'une jeunesse passée à une adolescence qui dure
les mots discutent le contenu et les formes
quant au mystère sur lequel grandit l'image et l'objet artistique
les mots deviennent secondaires
comme il est secondaire de prendre une photo
car ce qui compte c'est de vivre
puis d'en faire une image.
Rappel et voyage dans la chronologie:
SUBORDONNEES INTRODUITES PAR SI
SI je le savais, je ne le dirais pas
(SI + IMPARFAIT DE L'INDICATIF +CONDITIONNEL)
SI je passe par là, je monte vous voir
(SI + présent de l'indicatif + présent de l'indicatif)
VOCABULAIRE : un SUFFIXE peut changer un VERBE en NOM
-tion + transformer = transformation
-ment + harasser = harassement
-ie + sonner = sonnerie
-age + abattre = abattage
Rappels et musique :
MOTS HOMOPHONES = MEME SON MAIS ORTHOGRAPHE DIFFERENTE
la faim et la fin
un point et un poing
un chant et un champ
un cou et un coup
un port et un porc
une reine (féminin) et un renne (masculin)
dans (conjonction) et une dent
laid (adjectif) et le lait
Exercice 2 :
Choisir une photographie et la décrire.
Exercice 3 :
Ceci est un extrait d'un texte connu sous le titre « Apocalypse de Jean ». Il a été choisi pour sa forte teneur en images.
Faites justement la liste de toutes les images.
Par exemple :
agneau qui ouvre un sceau
comme une voix de tonnerre
un cheval blanc apparait
1 je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre: Viens. 2 je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. 3 quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait: viens 4 et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée. 5 quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: viens Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. 6 et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin. 7 quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: viens 8 je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. 9 quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu'ils avaient rendu. 10 ils crièrent d'une voix forte, en disant: Jusqu'à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre? 11 Une robe blanche fut donnée à chacun d'eux; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu'à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. 12 je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, 13 et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. 14 Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. 15 Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. 16 et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau; 17 car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?
CORRECTIONS DES EXERCICES DU NIVEAU 2
INTERNET ET LA PUBLICITE
EXERCICE 1 :
Ecrire une page publicitaire pour internet...
Le web réagit selon deux critères qui sont instantanéité et simultanéité. Les mots et leurs sens sont certes importants mais la culture des internautes les veut « habiller ». Cela signifie que les mots qui apparaissent sur l'écran portent des couleurs, des polices, des logos, des icônes et sont même sonorisés sur PDF ou reliés à des vidéos ou une animation. Composer une page web implique donc :
Etre concis et simple (mais surtout pas trop) dans la syntaxe
établir des liens à partir de mots clés qui renvoient vers des pages, une animation, un site
choisir les polices, les couleurs, les images
Par exemple je veux lancer une nouvelle médiathèque.
J'écris :
La nouvelle médiathèque située au coeur des cités bannies sera un prolongement naturel de la scolarité des enfants contrariés. L'abonnement de 10euros par mois sera directement viré par la CAF à l'établissement qui propose une aide aux devoirs, des cours du soir en sus de son activité de prêts habituelle de livres, magazines, logiciels open source, DVD, CD, jeux.
J'établis des liens :
CAF
logiciels open source
J'habille en couleurs:
La nouvelle médiathèque
cités bannies
scolarité
aide aux devoirs
Je passe éventuellement au format PDF.
Je choisis des illustrations (images, animations, vidéos).
Ceci étant, ma page en mains, quelle sera sa place sur internet ?
C'est le point crucial comment un internaute pourra-t-il trouver ma page ? Et combien de fois sera-t-elle lue ?
C'est l'étape du référencement. De nouveau les mots clés ou, cette fois, tags vont guider la recherche
de l'internaute. En effet on peut archiver sur le web à l'infini mais pour être lu ou consulter il faut une adresse comme situer la bonne librairie qui vend le livre recherché. Pour une page publicitaire la complication est commerciale. Qui me vendra un espace sur son site ?
EXERCICE 2 :
Inventer un produit...
L'invention passe aujourd'hui par l'amélioration d'un produit déjà existant. Un nouveau jouet alimente une collection qui possède diverses versions d 'un jouet-type. Robots articulés, peluches en trois tailles. Donc inventons une montre-bracelet qui soit aussi téléphone-mobile et écran-vidéo.
Sa publicité :
L'ultramontre n'est pas un hybride entre le mobile et la montre de luxe mais le nouvel accessoire de l'élégance à la fois classique et moderne. Réservée à un public adulte et raffinée l'ultramontre marque la distinction de technologie subtile.
Son descriptif :
L'ultramontre donne l'heure et votre place dans le monde grâce à son GPS intégré. Vous pouvez recevoir les informations télévisées de dix canaux nationaux et internationaux. Vous pouvez aussi téléphoner selon opérateur.
EXERCICE 3 :
Il faut que cet exercice amplifie ce qui a été amorcé dans le 2 : la créativité.
La créativité est l'action qui imite parfaitement la vie et dans les meilleurs des cas qui apporte un élément nouveau dont la vie elle-même n'avait pas prévu la venue ! Soyons modestes nous nous en tiendrons à la création d'un personnage. Le clown offre la possibilité d'une référence commune et toute latitude à l'imagination.
Les participants peuvent procéder par la recherche du nom qui est la moitié de l'identité du clown. Le nom du clown est absurde, comique, parodique. Il peut être aussi un onomatopée.
On dit que chaque maquillage des clowns du monde a été reproduit sur un oeuf blanc, lequel oeuf est conservé en un lieu tenu secret. En effet le maquillage d'un clown est comme une empreinte digitale, il n'y en a pas deux identiques. Les élèves se serviront du dessin à main levée ou par logiciel. Il faut se rappeler qu'à l'origine le clown n'avait rien de charmant, allant jusqu'à user d'un air menaçant, d'un sourire sardonique, de grincements de dents, de bruits inquiétants, de brutalité de jeu ; il fut méchant, dans le sens vengeur. Il vengeait les anonymes de leur sort de moribonds en sursis, de subordonnés éternels à ceci ou à cela puisqu'il se trouve toujours une autorité à laquelle obéir. Le clown est totalement désobéissant et on soupçonne derrière son masque épidermique et son nez rouge (accessoire ou simplement peinturluré) une naïveté feinte.
En sachant cela quelle peut être la phrase favorite d'un clown ?
LE JOURNALISME
Avant tout, deux faits marquants :
une photographie est utilisée dans un article pour faciliter l'entrée en lecture
les correcteurs, malgré l'informatique, affirment par expérience que corriger sur une copie papier évite pratiquement toutes les erreurs
EXERCICE 1 :
Ecrire un article...
Oui mais lequel ? Chronique, nouvelle, scoop, viande froide, fait divers, enquête, reportage, dépêche ?
En fait à partir d'un seul fait il y a déclinaison selon l'importance que le journaliste veut donner à celui-ci. Prenons l'exemple du cinéma d'épouvante.
Le journaliste tient une chronique. Dans notre cas il suit le cinéma d'épouvante. A chaque publication, il aborde un aspect, une personnalité, un courant. Aujourd'hui il écrit sur le thriller, demain sur le nouveau réalisateur qui franchit les frontières de la morale, après-demain sur le renouveau du « gore ».
Le journaliste donne une nouvelle. Une maison de production disparaît après avoir produit des dizaines de films d'épouvante légendaires qui sommeillent dans la mémoire collective de plusieurs générations.
Le journaliste a un scoop. Personne ne le sait encore mais la vedette fétiche du célèbre réalisateur de la série des... est en réalité la fille du milliardaire du pétrole. Le père aurait aussi investi des fonds dans plusieurs productions.
Le journaliste fait une viande froide. Immense acteur à la formation classique le grand acteur est décédé hier à minuit, tel un dernier clin d'oeil au cinéma qui a fait sa gloire. Que n'a-t-il pas incarné parmi les brumes des manoirs qui s'entourent autour des chevilles, les monstres inattendus, les créatures solitaires et puissantes. Il a débuté sa carrière comme simple mort-vivant dans le premier film de...
Le journaliste rapporte un fait divers. Pendant le dernier festival du film d'épouvante, des spectateurs situés au balcon de la grande salle de cinéma ont répandu des sacs de farine pendant la projection du film de... sur la corbeille qu'ils ont accusée d'accueillir des critiques « snobs ».
Le journaliste mène une enquête. Il a couru le bruit que pendant le tournage du dernier film de... des animaux auraient été réellement tués. Des témoins auraient alerté une association protectrice qui se serait portée partie civile. Après enquête, il est apparu que des employés licenciés ont entretenu de fausses rumeurs pour nuire au producteur. Il est vrai que certaines scènes sont si réalistes qu'il est difficile pour un spectateur non-averti de ne pas se laisser aller à un sentiment de répugnance. Mais n'était-ce pas le but recherché de la production ? D'ailleurs une telle mauvaise publicité a déjà contribué à augmenter le nombre des entrée.
Le journaliste fait un reportage. Il raconte qu'il a été invité par la vedette de la série des films de fantômes chez elle. Elle habite une magnifique maison d'une quinzaine de pièces, entourée d'un beau jardin multicolore. Elle est la mère de deux beaux enfants, un garçon âgé de 8 ans et une fille de 12 ans. Elle a accordé une entrevue exclusive au journal...
Le journaliste rédige une brève. Hier a débuté le tournage du premier film sans acteurs de chair et de sang. Tous les personnages qui apparaîtront à l'écran auront été conçu sur des ordinateurs. De même que les décors et les voix.
L'objectivité journaliste est une tension mais reste irréalisable. Du fait même du style employé par celui qui demeure un homme d'écriture ou de l'orientation politique de son journal, ou encore de la technique de tri des informations, être objectif relève de la bonne intention. Cependant que l'honnêteté d'un journaliste reste un devoir. Il ne doit jamais déformer une information, s'en tenir au domaine public, et vérifier la véracité, protéger ses sources.
EXERCICE 2 :
Ecrire une petite annonce...
C'est la musique qui dicte les PA. On entend toujours une petite musique quand on en écrit une, celle de la réussite, non pas celle du but à atteindre (vendre, trouver, acheter) mais celle du contact établi qui éloigne enfin de la non-réponse, de l'absence de réponse qui ressemblerait tant à une absence de soi ressenti au moment de rédiger la PA. Ces considérations sont bel et bien philosophiques car il ne saurait en être autrement. Dans la PA il y a de toutes les façons une proposition (d'un objet, de soi, d'une action), cela concerne donc ce que je suis, en profondeur.
On rédige une PA avec le plus grand soin, avec inquiétude, avec joie et un pincement au coeur. Qui répondra ? Ce qui est doublement intéressant c'est qu'on a effectué une tentative. On a jetté dans le domaine public un appel personnel en manière d'avoir été l'auteur du premier pas et l'attente dans de telles conditions reste supportable.
Dans un PA on ne s'étale pas. Il faut par conséquent plus que jamais se souvenir de la technique des mots clés. Arrêtons-nous un instant sur ceux-ci qui sont en train de supplantés les groupes nominaux et les déterminants en grammaire et, par la nécessité des tags sur internet, bousculent l'orthographe. Les mots clés rappellent qu'au départ de tout on n'a pas le choix. Il faut obéir à un ordre des choses ou rester dehors sans possibilité de contact. Ne jamais prendre de front ce genre de situation. Utiliser un cheval de Troie, offrir un cadeau empoisonné à l'ennemi qui permettra d'établir un poste d'observation puis au moment du repos et de la dissipation de la méfiance passer à l'attaque. Dans la rédaction d'une PA il y a de même une séduction qui peut être à moitié vraie et des renseignements exacts.
EXERCICE 3 :
Choisir deux journaux...
Le nom d'un journal annonce la couleur. Tout bonnement. Commercialement. Cela aide le public à avoir des repères. Car le public, voyez-vous, n'a ni la curiosité ni les loisirs de Bouvard et Pécuchet.
Le public aime à être materné sans qu'il le sente. Il sollicite l'éducation en conservant une sorte de velléité d'auteur, d'orgueil de rang à tenir (celui de parent en général). Ainsi les journaux qui sont en relation permanente avec le public, qu'ils appellent « l'opinion », lui donnent à boire et à manger à la table du festin des informations. Ne parlons pas de la pratique qui consiste à avertir autrui de tel événement en souhaitant l'éclairer dans ses prises de positions (« l'Information »), mais des objets remplaçables qui alimentent l'opinion en images courtes, épisodes digérés, langage neutre, goût du jour, considérations trop actuelles.
Le premier journal a donc un titre qui veut dire quelque chose à chacun. Sa mise-en-page est austère, sévère. Les illustrations rares. Les articles longs et presque littéraires (la littérature n'existe pas dans le journalisme comme le photographe de presse ne saurait user de sublimation et de transfiguration réservées à l'artiste). Les rubriques sont particulièrement divisées (politique intérieure, internationale, relations diplomatiques, géographie économique, sociale, etc.). Le nombre de rédacteurs est considérable.
Le second journal a un titre qui s'approche de la bande-dessinée. Les photographies sont nombreuses dés la première page. Jusqu'à deux pages de faits divers (que l'opinion pensent être des faits à dévorer). Trois pour les sports. De l'activité sociale. Des trucs qui accrochent.
Rappeler que dans les deux journaux, les journalistes utilisent un jargon dont voici quelques perles :
FRIGO : collection d'articles écrits à l'avance concernant en particulier les « viandes froides » ou articles nécrologiques rédigés bien avant le décès de l'intéressé. Il s'agit d'être réactif.
CAVIARDER : transformer un article de telle façon que son auteur croit voir un OVNI. Cela n'est pas loin de la censure appliquée à un collègue, de trahison et du reniement des principes du journalisme.
CHAROGNARD : synonyme de paparazzi.
HACHE : instrument des secrétaires de rédaction servant à tronçonner, comme dans le film Massacre à la tronçonneuse, un article jusqu'à ce qu'il demeure seulement la ponctuation.
GONFLETTE : technique consistant à engraisser comme une malheureuse oie une information qui n'est que ce qu'elle est, donnant ainsi à lire une boulette de mots autour d'un fait dont on ne savait pas plus.
OFF : mot anglais proche de en dehors et qui s'applique à ce qui a été dit en pouvant être répété d'une manière détourné sans citer la source. Les hommes politiques parlent souvent en off aux journalistes.
MONSTRE : création de la maquette d'un nouveau visage d'une publication. On conçoit de nombreux monstres par an.
LE MANUSCRIT DE ROMAN
EXERCICE 1 :
Inventer une phrase qui répond au processus d'inversion...
Il s'agit de la contradiction. Dans une action romanesque cela se nomme la péripétie. On gagne puis on perd. Mais perdre n'est pas la fin. Il faut se relever et continuer, endurer en ne s'éloignant jamais de son but, du moins en se donnant la possibilité de la rejoindre encore. Dans un manuscrit de roman, les mots utilisés renvoient à ce processus. Chaud, froid. Eclairé, sombre. Grand, petit. Rire, larmes.
Souvenons-nous d''Agrippine.
Elle est accablée de douleur, malade ET impatiente d'accomplir sa vengeance ET tous ont pitié d'elle. Agrippine souffre. Elle est ardente par ses projets vengeurs. Chacun s'émeut de son sort mais point de sa détermination.
EXERCICE 2 :
Sur 5 pages...
Effectivement on compte les mots en littérature ! Un éditeur, un rédacteur-en-chef peuvent demander à l'auteur tant de mots par page,tant de lignes. Cet incroyable artifice sera justifié par des impératifs commerciaux et techniques. Cela trouble la réputation du créateur qui incarne la liberté autant que la création est le reflet de la folle semence des forces de la joie. Le créateur dispose alors d'options qu'il assimilera à des tactiques.
L'exercice de sa puissance personnelle d'abord. Oui, après tout il peut écrire un texte sur ce que l'on voudra avec 300 mots par pages. Il est de connivence avec le langage, cet organe interne non répertorié par la médecine et pourtant utile aux hypnotiseurs et dans les actes de volonté.
La ruse, ensuite. L'auteur parle de ce qu'on lui a demandé dans les conditions exigées, et glisse sa note par le jeu de son aisance d'écriture qui confine à l'élégance comme le clochard ou la femme de ménage qui ont de la noblesse tant ils dédaignent de ressembler à leur condition malheureuse que seuls les coups du sort ont dictée. Et dans sa note, l'auteur se veut pervers, brillant, sarcastique. La ruse n'est pas qu'une protection. Elle critique et se moque. Elle est hautaine mais ne méprise pas, arrogante mais souriante.
Rappelons que la contrainte en art a du bon parfois. Les prisons donnent des chefs-d'oeuvre : les évasions. Et un écrivain écrit, un photographe photographie. Ils ne sont
jamais inutiles. Ils sont le désordre, ou l'ordre reformé du miroir, du plan du roman qui a sa durée dans le temps de la lecture (à la limite seul vrai).
Cet exercice veut donc rappeler que la contrainte n'est pas une limite.
EXERCICE 3 :
Faire parler le narrateur d'une histoire comme s'il était le spectateur direct...
C'est le rêve du journaliste : être un spectateur direct, autant dire un témoin. La différence étant que le journaliste équivaut à témoigner sur n'importe quoi. Le romancier témoigne d'un monde intérieur.
Il narre une histoire en regardant en lui. Plus il est sincère plus ses personnages sont crédibles. C'est une loi. Heureusement l'authenticité peut avoir de l'humour.
Se placer dans la peau d'un oeil géant qui a une bouche dont la voix est « off » comme on dit au cinéma. Voir les gredins, les candides, les prédateurs, les rescapés sans en faire des coupables et des innocents, les mêler à une pâte sautillante, et les scruter par le verbe dans le fait qu'ils ne comprennent pas leurs agissements, que vous avez décidé de les laisser se développer sans accuser la fatalité.
LE MANUSCRIT DE THEATRE
EXERCICE 1 :
Créer un dialogue entre deux personnages imaginaires ou pas...
Le théâtre est basé sur une croyance : nous ne sommes pas des fantômes. Pour un dialogue posons-nous les questions suivantes :
Qu'est-ce qui se dit ?
Que vous dites-vous ?Que se disent-ils ?
Que ne se sont-ils pas dit ?
Qu'avez-vous encore à vous dire ?
Qu'ai-je appris par vos paroles ?Que suis-je en train d'apprendre par ce que vous ne me dites pas ?
EXERCICE 2 :
Ecrire un dialogue à partir d'un texte sans dialogue...
Finalement on peut transformer tout texte en sa « version parlée » puisque tout se dit. Mettons de côté le monologue qui est un dialogue entre soi et soi. Donc cherchons dans le texte choisi qui parle et qui se tait. Et nous nous apercevons que
la manoeuvre est vraie inversement. On peut réécrire un dialogue en un texte narratif. Quel est le bénéfice pour l'une et l'autre opération ? La tirade d'Antoine dans le Jules César de Shakespeare ne peut pourtant pas se concevoir en une narration. De même les éclats de voix burlesques du Ubu d'Alfred Jarry demeurent « dans l'oreille ». Il se trouve donc des mots qui s'incarnent immédiatement et durablement en une voix. Et lorsque la dite voix les a pris, ces mots sont elle et cette voix est devenue ces mots. Les mots personnalisent leur locuteur autant que celui-ci leur donne une personnalité, la sienne. Et c'est heureux pour toutes sorte de situations existentielles.
EXERCICE 3 :
Ecrire un dialogue en marquant d'une particularité chaque personne qui parle...
Poursuivons la personnalisation de ce qui est dit. Mais cherchons à marquer d'un maniérisme individuel chaque interlocuteur. Il ne s'agit pas de truffer de tics verbaux en vogue selon l'époque et sur la langue de tous des dialogues qui finiront par s'engluer dans des automatismes. L'omniprésence des tics verbaux provoque une hégémonie du sens avec le polissage des mots. Ils donnent l'impression qu'une seule voix vous parle. Toujours cette voix qui se répète. Le roi Ubu répète « Merdre ! » mais c'est Ubu qui l'a inventé.
L'IMAGE ECRITE
EXERCICE 1 :
Ecrire un synopsis d'un court-métrage...
Un synopsis est un texte qui résume un film. Il est sensé aussi allécher un producteur. Il dit l'essentiel dans le sens cinématographique, c'est-à-dire décrire un
potentiel d'images. Sans oublier cependant qu'un bon film c'est d'abord un bon scénario. Le potentiel des images devient évident par leurs liaisons, le montage qu'elles suscitent. La succession des images doit s'imbriquer dans une logique interne au film. En fait un film n'a pas besoin d'autres références que lui-même, ses cadrages, ses sons, ses mélanges, ses éclairages, etc.
Le synopsis énumère alors les actions et les lieux comme des éléments ayant leur position précise dans le déroulement du film. Il montre en priorité la correspondance de ces positions. La similitude avec l'écriture est là. Ecrire c'est prendre soin de chaque mot choisi, de chaque phrase choisie pour constituer un ensemble où chaque élément entre en relation.
EXERCICE 2 :
Ecrire un scénario de film d'une dont la durée est une minute...
Contrairement au synopsis, le scénario est complet. Dialogues, lieux, personnages, heures, décors, trajets sont définis. Véritable prévisualisation du film, le scénario génère le désir de voir se monter le film, surtout avec ses inconnues qui seront la part créative des participants à ce travail d'équipe. Sur le terrain des salariés, le milieu du cinéma n'a aucunement rejeté l'équipe comme s'est arrivé pour les entreprises où elle a disparu. La signature d'un scénario en appelle d'autres. Les intervenants sont parfois tellement nombreux pour une réalisation qu'au générique on a l'impression de voir défiler l'entier personnel d'une grande usine.
Pour une film d'une minute, nous resterons modestes. Quoique les spots publicitaires qui hésitent à dépasser la minute ont des coûts de long-métrages. Coup d'éclat ou amorce, excitant ou histoire courte, en une minute donnons un produit fini.
EXERCICE 3 :
Ecrire un scénario de bande-dessinée d'une planche...
Inutile de redire que la bande-dessinée est entrée en équivalence, du point de vue de la production, avec le cinéma et la littérature. Certes elle a encore tendance, comme le cinéma, à s'appuyer sur le roman mais elle a mis au final, par les divers graphismes, une narration où le découpage d'une image à l'autre diffère du montage filmique. Lorsqu'on lit une BD on a une vue d'ensemble se portant sur plusieurs cases dans le même instant. La page ou planche est un dessin en soi composé de dessins plus petits ou cases. L'écriture d'une BD réside dans l'agencement de la multiplication des cases selon leurs dimensions, leur place (pas obligatoirement chronologique dans le sens de la lecture gauche-droite), leur contenu (graphique et scripturale). Une case peut se situer au centre de la planche et donner le sens de la narration. Cette géographie implique le sens de ce qui est dit.
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LA RELATION IMAGES ET TEXTES :
EXERCICE 1 :
En plusieurs étapes...
1.
Liste des mots clés de l'extrait de Demian de Hermann Hesse.
Confesser
théâtrale
féconde
forces
autrefois
paradisiaque
miséricorde
2.
à partir de la liste ci-dessus former
des associations THEATRE/MONDE/PARADIS
autrefois/féconde, c'est loin dans l'enfance où tout pouvait arriver
théâtrale/paradisiaque, les images du paradis sont un décor de théâtre et la scène du théâtre nous projette hors du commun
forces/miséricorde, il faut de la force pour avoir de la pitié comme il faut aussi faire l'effort de vivre
C'est bien entendu un exercice particulièrement littéraire. Cela signifie que chercher la substance des phrases de Hesse devient un objectif. Retrouver l'état d'esprit du romancier. Poursuivre les sens et leur silence de ses phrases. S'en servir comme des graines qui germent dans nos esprits.
EXERCICE 2 :
Choisir une photographie et la décrire...
Une photographie ne saurait être décrite par un titre et une date car ce genre d'image demeure un autre langage que le parlé et l'écrit. Les mots qui pourraient s'adjoindre à une photo ne seront que tâtonnements, approches. A la différence avec la peinture, la photographie offre peu de distance entre le spectateur et elle. Elle entre rapidement chez le spectateur. Une peinture s'invite, une photo entre d'autorité. Cette intimité spontanée donne à une photo un effet de surprise, une présence autoritaire qui perd les mots.
EXERCICE 3 :
Les textes religieux sont métaphoriques à l'excès. A tel point que chacun peut trouver le sens qui lui plait. J'exagère un peu en disant cela. Mais répétons-le l'écriture poétique qui veut rendre l'essence de ce qui est fut à l'origine de toutes formes d'écriture fondatrices (saga, conte, épopée). La description détaille alors l'intangible, ce qui se refuse à la connaissance directe. Apocalypse de Jean est un exemple parmi d'autres (Gilgamesh aussi). Le texte foisonne d'images fantastiques qui peuvent ou pas se prêter à une interprétation, et souvent n'ayant aucun rapport avec la religion mais plutôt avec la poésie visionnaire.